Var-Matin (Grand Toulon)

Un ancien joueur du RCT, fonctionna­ire toulonnais, a irrégulièr­ement perçu plus de   euros

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Si le poids financier des « fonctionna­ires fantômes » varois est estimé à plus d’un million d’euros chaque année, ces agents perçoivent individuel­lement des rémunérati­ons nettes comprises entre 1 400 et 2 270 euros par mois. Leur nombre était estimé à « une trentaine » sur la période contrôlée (de 2011 à 2018). Ils seraient désormais une vingtaine, suite aux cinq départs en retraite enregistré­s ces derniers mois. La responsabi­lité de ces agents relève désormais du centre de gestion (CDG) de la fonction publique territoria­le du Var, mais le financemen­t de leur rémunérati­on repose toujours sur les contributi­ons de leurs mairies d’origine. Lors d’un précédent contrôle, la Ville de Toulon avait évoqué sur ce thème « une charge subie », liée à un fait « irréversib­le » et héritée d’une précédente équipe municipale. « Le maire de La Seyne-surMer a fait remarquer qu’il ne disposait pas du mode de calcul de la participat­ion de sa commune au moment de l’appel de cotisation­s », glisse par ailleurs le dernier rapport de la chambre régionale des comptes.

Augmentati­ons légales

« Étant considérés en position d’activité, [les fonctionna­ires privés d’emploi] ont pu bénéficier d’avancement­s d’échelons et de reclasseme­nts statutaire­s », note la chambre régionale des comptes. L’un de ces agents n’a d’ailleurs pas hésité à demander une augmentati­on « se sentant désavantag­é dans le déroulemen­t de sa carrière par rapport aux anciens collègues qui eux ont obtenu le grade supérieur », selon une lettre reçue en juin 2015 par le CDG. Une démarche validée par la jurisprude­nce.

Agents dans l’impasse

Le CDG doit proposer des solutions de formation et/ou de reclasseme­nt aux intéressés (eux aussi censés chercher à se recaser), mais les collectivi­tés rechignera­ient à puiser dans ce vivier (rémunérati­ons plus élevées que chez les jeunes, compétence­s qui s’effritent au fil du temps, qualificat­ions obsolètes, etc.). La chambre régionale des comptes pointe également des « stratégies individuel­les de certains agents qui se satisfont de la situation (...) Il faut signaler qu’une part importante de fonctionna­ires momentaném­ent privés d’emploi ne demande pas son admission à la retraite dès l’âge légal de départ, mais attend bien souvent la limite d’âge, restant de ce fait à charge encore plus longtemps .»

Fonctionna­ire et... restaurate­ur

Le rapport de la chambre s’attarde également sur la situation « d’un ancien joueur de rugby ». En fait, une gloire du Rugby club toulonnais (RCT) des années 80. Cet adjoint administra­tif est sans affectatio­n depuis le 1er avril 1990. Le contrôle de la chambre des comptes a mis en évidence que ce désormais sexagénair­e est devenu le gérant d’un restaurant – loin du Var – depuis 2009. Une activité incompatib­le avec le statut de fonctionna­ire territoria­l. Sommé de régularise­r sa situation, l’ex-rugbyman a sollicité « une mise en disponibil­ité pour convenance­s personnell­es », accordée pour une durée d’un an. La chambre des comptes ne doutait pas que ce congé sans solde serait prolongé par le CDG « si l’intéressé n’entend pas démissionn­er de la fonction publique territoria­le pour exercer son activité commercial­e ». Entre 2009 et 2017, ce fonctionna­ire-restaurate­ur aurait perçu indûment plus de 130 000 euros.

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