Région : les finances se redressent
Mois de juin chargé pour Renaud Muselier. Après un déplacement au Proche-Orient, le Grand Prix de France de F1 et le Sommet des deux rives, il présidait, hier, une séance plénière du conseil régional
Depuis qu’il a pris la présidence de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en mai 2017, Renaud Muselier (LR) a fait des questions environnementales sa priorité. Son ambition, pour ne pas dire son slogan : avoir « une COP d’avance ». Dans cette logique, le Plan mer et littoral a été adopté, hier matin, en assemblée plénière. Un document qui entend « optimiser l’atout naturel et géographique exceptionnel » qu’est la Méditerranée. Si ce plan offre une vision à vingt ans, il fixe surtout des objectifs clairs à trois ans. Concrètement, un mot cher à Renaud Muselier, ce plan prévoit notamment la certification port propre de 100 % des ports de plaisance régionaux, la création d’un certificat pêche et aquaculture durable, le déploiement de zones de mouillages écologiques, ou encore l’implantation d’une ferme pilote pour l’éolien flottant au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Sur ce
dernier point, le Rassemblement national (RN) a, par la voix de Cédric Dudieuzère, exprimé ses réserves, estimant que « l’énergie éolienne est peu rentable et trop largement subventionnée ». Si le RN a voté ce Plan mer et littoral, il a précisé qu’il serait « attentif à la mise en oeuvre de ce qui n’est, pour l’heure, qu’une feuille de route, certes séduisante ».
Filière hydrogène
Toujours en matière de protection de l’environnement et de transition énergétique, Renaud Muselier a également soumis au vote une délibération sur le développement de la filière hydrogène. L’ambition de la Région en la matière est de devenir « un territoire leader à l’échelle nationale ». L’hydrogène est, selon la collectivité territoriale, « un levier incontournable pour atteindre les objectifs de qualité de l’air et de remplacement des énergies fossiles fixés dans le plan climat ». Autre point important sur lequel Renaud Muselier a tenu à prendre la parole en premier : l’état des finances de la collectivité. Le redressement promis des équilibres financiers de la Région est amorcé. Alors qu’elle avait atteint 9,3 années en 2015, – « le plus mauvais résultat de toutes les régions françaises », affirme Renaud Muselier – la capacité de désendettement a été ramenée à 6,2 années fin 2018. Et ce n’est pas le seul indice à s’améliorer. L’épargne brute passe ainsi de 337 à 414 M€. Conséquence immédiate : le recours à l’emprunt est en forte baisse. Il atteint désormais 142 M€ contre 255 M€ en 2017.
Une saine gestion
Du côté des dépenses, Renaud Muselier souligne que « notre collectivité a respecté le plafond des 1,2 % de croissance des dépenses imposé par l’État et ne subira donc pas de pénalité financière en 2019 ». Des efforts qui permettent de consacrer 552 M€ à l’investissement en 2018, en hausse de 13 % par rapport à 2017. Si, avec 2,6 milliards d’euros, l’encours de la dette reste élevé, le président de la Région déclare : « L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé la bonne gestion financière de notre institution en passant la perspective des notes financières de l’institution de stable à positive. Nous sommes la seule région de France notée par l’agence à voir la perspective de ses notations s’améliorer ». Dans le cadre de sa compétence économique, la Région a, par ailleurs, lancé le Parcours Sud Industrie 4.0, « afin d’accompagner les entreprises de la région vers l’industrie du futur ». Une mesure qui n’a pas convaincu le RN. Pour Thibaut de La Tocnaye, « ce n’est qu’un nouvel environnement. Ça ne remplacera pas les sciences académiques, la recherche, la technologie qui seules peuvent créer de la richesse ». En fin de séance, la majorité est revenue sur le récent voyage au Liban et le soutien aux chrétiens d’Orient. Le conseiller Jean-Pierre Colin explique : « Avec l’école d’infirmières de La Garde, on va réfléchir à une aide humanitaire, sous la forme d’envoi de ressources humaines ».