Le guerrier des Carpates
Demi-centre du SRVHB de 2004 à 2013 puis adjoint de Joël Da Silva durant cinq ans, Dan Rares Fortuneanu est désormais l’entraîneur d’une équipe qui devrait rapidement lui ressembler
Durant sa carrière de joueur professionnel (de à ), les adjectifs n’ont jamais manqué pour qualifier l’ancien international roumain : talentueux, rugueux, impulsif, agressif. Un tempérament de feu que Dan Rares Fortuneanu a appris à canaliser. Notamment lors de ses cinq dernières saisons passées sur le banc raphaëlois, au côté de Joël Da Silva, un autre guerrier. Aujourd’hui et à ans, il se voit propulser sur les devants de la scène. Sans la moindre appréhension. Avec une formidable envie de réussir et de justifier la confiance de son président Jean-François Krakowski. Réussir, cela signifie retrouver une place dans le top de la Starligue et décrocher en fin de saison une qualification européenne. Pour cela, l’entraîneur des Carpates va miser sur un secteur essentiel du jeu : la défense, parfait symbole de la solidarité et de l’agressivité !
Rares, un petit mot d’abord sur Joël Da Silva, votre prédécesseur, qui n’a pas tenu à s’exprimer à votre sujet lors de votre nomination officielle ? C’est son droit et son choix. Je peux simplement dire que j’ai travaillé cinq ans à ses côtés. Nous avons donc passé beaucoup de temps ensemble. Je le remercie pour toutes les responsabilités qu’il m’a confiées. Elles m’ont fait évoluer. Je lui souhaite bonne chance pour la suite de sa carrière.
Après Da Silva, en quoi va consister la méthode Fortuneanu ? En premier lieu, nous devons nous retrouver autour des valeurs du club : la solidarité, la combativité, le courage, l’humilité. C’est ensemble que nous réussirons. Vous ne m’entendrez jamais parler des joueurs individuellement. Il va y avoir deux axes essentiels de travail : d’abord le secteur défensif. Nous avions la meilleure défense du championnat il y a trois ans, lorsque nous avons été vice-champions de France. Il va falloir retrouver cet esprit de guerrier, cette agressivité qui nous a permis par le passé de réaliser de belles choses. Nous devons marquer nos adversaires sur le plan physique, mais aussi psychique. Le deuxième axe sera le jeu en transition, dans les grands espaces. Nous avons de grands gabarits, mais ils sont capables d’aller vite. Nous devons donner du spectacle.
Votre tempérament est explosif. Mais on dit que vous vous êtes assagi ? La pression est différente que l’on se trouve sur le terrain ou sur le banc. Ces cinq saisons passées en tant qu’adjoint m’ont permis de prendre un peu de recul, je me suis calmé. Mais attention, je ne renie pas mon caractère ! Il a peut-être ses inconvénients, mais aussi ses avantages. Je suis quelqu’un d’entier, de direct.
Le SRVHB est la seule formation à ne pas s’être renforcée. Votre sentiment ? Il s’agit à mon sens d’un avantage, d’une force, contrairement à ce que certains peuvent penser. On a toujours misé sur la stabilité avec des cycles de quatre ou cinq ans. Ce sera encore le cas. je peux vous dire que nous possédons une équipe très forte, très compétitive, composée d’internationaux. Nous avons un tiers de joueurs expérimentés, un tiers de jeunes et un tiers entre et ans. Nous avons un fort potentiel, et les jeunes qui ont été lancés dans le grand bain la saison dernière auront gagné en maturité.
Un effectif suffisant pour atteindre vos objectifs ? Bien sûr ! Nous visons le top en championnat, mais, en vérité, tout est possible. Nous devons toujours regarder vers le haut, en respectant les paliers à franchir.
Le SRVHB a fini e en juin dernier. Les équipes qui vous ont précédés seront encore vos principales rivales ? Effectivement. En vérité, il n’y a pas énormément de changements. Le PSG reste le PSG ; Montpellier, même sans Guigou ou Gérard, ce sera du solide ; et Nantes conserve la quasi-totalité de son effectif. Après, il y aura Chambéry, malgré les départs de l’Espagnol Mindegia et de Minel, Nîmes, qui s’est bien renforcé, et le Pays d’Aix. Et nous, bien entendu ! Le top ou sera, je pense, le même qu’en - !
Pourquoi le choix de l’adjoint s’est porté sur Wissem Hmam ? On travaille déjà depuis longtemps ensemble ! Lorsqu’il était défenseur du SRVHB, nous avons beaucoup échangé sur la stratégie, etc. Nous lui confierons de nombreuses tâches concernant la préparation défensive. Il va prendre ses marques, ses repères et passer son diplôme d’État. C’est un homme qui a également du tempérament, mais je le répète, c’est une qualité !
Lorsque vous êtes arrivé à SaintRaphaël en , vous n’auriez jamais imaginé en devenir l’entraîneur principal quinze ans plus tard ? Non, jamais ! Le SRVHB, c’est une formidable aventure humaine. Cette saison, nous aurons besoin de tout le monde : du public, des partenaires, des bénévoles, afin de retrouver cette osmose qui a fait notre force. Pour Wissem et moi, c’est un passionnant challenge. C’est pour cette raison que je n’oublie pas de remercier le président Jean-François Krakowski et Jacques Champion, l’ancien directeur technique, qui m’a énormément aidé lorsque j’étais adjoint.
Le SRVHB, c’est une formidable aventure humaine”