Var-Matin (Grand Toulon)

Infranchis­sables ?

Alors que beaucoup jugent les Américaine­s invincible­s, l’ancien sélectionn­eur des Bleues, le Mentonnais Olivier Echouafni, dresse les failles que les Tricolores devront exploiter

- CHRISTOPHE­R ROUX

Pour atteindre le dernier carré, vendredi, les Bleues devront trouver la réponse à la question suivante : comment détrôner un champion du monde en titre ? Une escouade sûre de sa force, décrite comme « arrogante » et dont beaucoup rêvent de se payer le scalp. Des Stars and Stripes qui peuvent se permettre de faire tourner leur effectif quand bon leur semble et qui ont marché sur la phase de poules (18 buts inscrits, 0 encaissé, un record). Et quand le vent souffle dans le mauvais sens, comme en huitième lundi face à l’Espagne, les joueuses de Jill Ellis s’en tirent quand même (2-1). En janvier dernier, les Tricolores avaient infligé aux Américaine­s, en phase de reprise, leur unique défaite sur leurs 42 derniers matchs (3-1). Rencontre pour laquelle les stars étaient restées en tribunes (Rapinoe, Heath) ou avaient débuté sur le banc (Lloyd, Lavelle). Olivier Echouafni, ancien sélectionn­eur des Bleues (2016-2017), considère néanmoins que les Bleues peuvent mettre en danger Morgan & Co.

Profiter des espaces dans le dos de la défense

Et l’ancien capitaine du Gym avance un premier argument, les Américaine­s laissent des espaces dans leur dos, sur le plan défensif. « Elles sont plus attirées par l’aspect offensif que défensif, parce qu’elles ont des individual­ités de talent comme Morgan, Lloyd ou Rapinoe. Il faut donc les obliger à défendre, les prendre à leur propre jeu. Leur faire croire qu’elles sont capables de vous faire mal et les prendre à revers. Elles se projettent rapidement vers le but adverse mais elles laissent beaucoup d’espace. Pour les Bleues, bien gérer les contres et les transition­s offensives peut être un atout décisif. » Les championne­s du monde en titre pourraient également se faire piéger, victimes de leur appétit gargantues­que. Celui qui pourrait les pousser à commettre des erreurs dans la gestion de la rencontre, notamment si elles mènent au score. « Ces joueuses ont tendance à vouloir battre des records », souligne, dans ce sens, Echouafni. Pour faire souffrir l’arrière-garde de la meilleure nation FIFA, l’actuel entraîneur du PSG féminin attend beaucoup de sa joueuse, Kadidiatou Diani, qu’il préfère voir évoluer sur un côté plutôt que dans l’axe. « Elle assume ses responsabi­lités, ses prestation­s sont de haut niveau. Il ne lui manque d’ailleurs que la récompense, un but. Elle doit néanmoins se montrer plus dans l’action, proposer des solutions dans la profondeur. Ce qui lui fait encore défaut aujourd’hui pourrait être un atout face aux Etats-Unis. Peu de filles ont sa force physique, une fois lancée, elle est inarrêtabl­e. »

Mettre Naeher sous pression

Après une bonne utilisatio­n de la profondeur et des espaces, les Bleues devront mettre, aussi, Naeher à l’épreuve. Lundi, la gardienne américaine s’est montrée inquiétant­e. Sur une relance, elle a mis sous pression sa centrale, Sauerbrunn, et entraîné l’égalisatio­n espagnole. Cette prestation at-elle entamé la confiance de son équipe ? Echouafni veut y croire. « C’est possible, explique le Mentonnais. Naeher a été fébrile, à l’image de toute l’équipe. Cela prouve que la phase finale d’un tournoi, c’est difficile pour tout le monde. Elles se sont mises en danger. Il faut profiter de ces éventuelle­s crispation­s et aller les provoquer. » De son côté, Jill Ellis, la sélectionn­eure américaine, n’a pas tiré sur son équipe. Ce succès obtenu grâce à deux penalties empêche ses filles de s’endormir sur leurs lauriers. « On avait besoin de ce genre de matchs, a-t-elle exposé. Cette victoire va nous donner de l’énergie. »

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(Ph. AFP) Les Stars and Stripes de Rapinoe n’ont perdu qu’une seule fois sur leurs  dernières sorties
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