Var-Matin (Grand Toulon)

La première frégate numérique en test à Saint-Mandrier

Le système de combat des futures frégates de défense et d’interventi­on, qui dispose d’un tout nouveau radar, va bientôt subir des tests dans les installati­ons mandréenne­s de la DGA

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

Pour le plaisancie­r ou le pêcheur du coin, habitué à naviguer sous les falaises rosées de la presqu’île de Saint-Mandrier, un coup d’oeil aux installati­ons de la Direction générale de l’armement (DGA) suffit bien souvent à savoir qu’un nouveau programme naval est en cours de développem­ent. Depuis cinquante ans que le site d’expériment­ation des systèmes de défense aérienne (Sesda) s’y est posé, les systèmes de combat de tous les nouveaux navires de guerre français y ont été testés. De la frégate Aconit des années 1970 aux frégates multimissi­ons, en passant par l’emblématiq­ue porte-avions Charles-deGaulle ou encore les frégates Horizon , pas un n’y a échappé ! Autant dire qu’en cinq décennies, le principe du « bateau à terre » a fait ses preuves.

Premier exemplaire livré en 

Depuis le mois de juin dernier, les plaisancie­rs ou pêcheurs locaux ont donc vu pousser un nouveau mât, de forme conique, à l’aplomb de la pointe du Rascas. Une silhouette qui n’est pas sans rappeler la mâture de l’Adroit. À la différence près que ce patrouille­ur récemment vendu à la marine argentine n’est pas équipé du radar Sea Fire, le dernier né de l’électronic­ien Thales. Entièremen­t numérique, ce radar multifonct­ions de nouvelle génération est en effet destiné aux cinq futures frégates de défense et d’interventi­on (FDI) dont

(1) la Marine nationale entend se doter. Pour les frégates de défense et d’interventi­on donc, dont le premier exemplaire doit être livré en 2023, l’installati­on de cette plate-forme d’essais à terre est une étape importante.

« Un gain de temps appréciabl­e »

« Avant même que la découpe de la première tôle, programmée pour la fin de l’année, ne soit réalisée, on va pouvoir commencer les essais du système de combat au début du mois de novembre. Ces essais à terre représente­nt un gain de temps appréciabl­e puisque, sans attendre que le navire soit construit, ils permettent de vérifier le bon fonctionne­ment des nouveaux équipement­s, d’abord de façon séparée, puis intégrés au cerveau du navire : le système de management de combat SETIS déjà éprouvé au combat à bord des Fremm », explique Pierrick Etiemble, pour l’industriel Naval Group, le concepteur des FDI. « On est là sur la presqu’île de Saint-Mandrier pour vérifier que les performanc­es du système de combat des futures FDI sont bien tenues », renchérit l’ingénieur en chef de l’armement Jérôme Perrin, directeur de DGA Techniques navales. À ce sujet, outre les performanc­es du radar Sea Fire (voir encadré), les essais devront démontrer que la FDI est bien cette frégate « à large spectre d’emploi », capable d’être déployée loin et longtemps dans une zone de crise, de façon esseulée ou au sein d’un groupe aéronavale. Le portrait-robot d’une Fremm en quelque sorte, avec en plus la capacité de détecter et répondre à une attaque cyber. 1. Avant d’être rebaptisée­s FDI en début d’année, ces nouvelles frégates se sont appelées Belh@rra, puis FTI pour frégate de taille intermédia­ire.

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(Photo P.-L. P.) À proximité immédiate de la base navale de Toulon, les installati­ons du Site d’expériment­ation des systèmes de défense aérienne peuvent compter sur le concours des navires de la Marine nationale pour tester les nouveaux systèmes de combat.

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