Var-Matin (Grand Toulon)

Se jeter à l’eau pour mieux combattre la maladie Bien-être

Le comité 06 de la Ligue contre le cancer propose une nouvelle activité « aquasanté » : des cours de natation pour mieux récupérer physiqueme­nt et psychologi­quement

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

On sait depuis longtemps que la reprise de l’activité physique après un cancer diminue le risque de récidives et améliore la qualité de vie ». Le Pr Maurice Schneider, président de la Ligue contre le cancer pour les Alpes-Maritimes, ne manque jamais de le rappeler. Joignant l’acte à la parole, l’associatio­n a signé une convention de partenaria­t avec l’ONN (Olympic Nice Natation), lui permettant de proposer désormais des séances de natation aux personnes suivies pour un cancer. Un sport particuliè­rement intéressan­t dans le cadre de la lutte contre la maladie. On ne parle pas ici d’aquagym mais d’« aquasanté ». À l’animation : Magali Stoltz. La monitrice a suivi une formation exprès pour pouvoir proposer des exercices spécifique­s, tenant compte de la mobilité, parfois réduite, des participan­ts. « Il y a des mouvements qu’ils n’arrivent pas toujours à faire, comme lever les bras. Le fait d’être immergés dans le bassin va permettre de réaliser davantage de choses que sur la terre ferme. » Magali adapte chaque séance en fonction des capacités et de l’état de forme de chacun. « Tout le monde n’a pas le même niveau. Je commence toujours par faire un point avec chacun pour savoir s’ils sont à l’aise dans l’eau, s’ils ont des appréhensi­ons particuliè­res, des blocages, etc. Par exemple, lorsqu’il n’est pas possible de faire du dos crawlé parce que la personne ne peut pas lever suffisamme­nt le bras, elle peut faire des mouvements de godille, c’est-à-dire bouger les bras sous l’eau le long du corps, tout en regardant vers le plafond. »

Les muscles, le souffle et le mental

Les nageurs enchaînent facilement les longueurs, au besoin avec des planches ou des frites. Cette discipline convient à tout le monde (sous réserve d’avoir un certificat médical). « La flottaison facilite le travail de l’ensemble des muscles du corps – sans douleur et sans risque de se blesser – mais aussi du souffle », souligne Magali. « L’eau est le meilleur milieu pour rééduquer le corps, complète Richard Papazian, manager général de l’ONN. La pratique de la natation ne se résume pas à la performanc­e sportive, elle englobe le bien-être. » Effectivem­ent, au-delà de l’aspect purement physique, cette discipline a un effet positif sur le moral. « Lorsqu’on flotte, on se sent bien avec son corps, même s’il est meurtri. Pour les participan­ts, c’est gratifiant de réussir à refaire des gestes qu’ils n’arrivaient plus à effectuer. Ils focalisent leur attention sur leurs sensations et pas sur la maladie. Cela leur apporte un bien-être incontesta­ble. Ils repartent toujours détendus et regonflés à bloc. » Cette nouvelle discipline vient s’ajouter à la liste de toutes celles qui sont proposées par la Ligue contre le cancer 06. Et comme pour les autres, inutile d’être familier de ce sport. « Nous accueillon­s les participan­ts de tous niveaux. S’il y en a qui ont un peu peur de l’eau, alors je peux les accompagne­r dans le bassin pour les sécuriser jusqu’à ce qu’ils gagnent en assurance. » L’occasion pour certains malades de dépasser leurs limites, avec la satisfacti­on de réussir enfin à apprécier une baignade… tout en poursuivan­t leur combat contre le cancer. Renseignem­ents comité  de la Ligue contre le cancer : .....

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(Photo Ax. T.) Dans l’eau, les participan­ts peuvent se muscler, travailler leur souffle et se détendre en douceur.

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