Maintenir les liens familiaux
Dans la prise en charge psychologique, Hélène Brocq va s’attacher à rassurer l’enfant, en expliquant notamment comment est soigné son parent. Présentation de l’équipe médicale, description du rôle de chacun, médecins, infirmières, aidessoignants, kinés, etc. Ainsi, il sent que son papa ou sa maman est bien entouré(e), que l’on met en place des choses pour qu’il (elle) aille mieux et qu’il (elle) puisse rentrer à la maison. « Lorsqu’il comprend qu’on s’occupe de son parent, il se sent sécurisé. » Quand l’enfant connaît la situation et que chacun se sent prêt, il peut rendre visite à celui qui est hospitalisé. « Sous l’effet de l’angoisse qui circule, la dynamique familiale se modifie profondément. C’est fondamental de maintenir les liens. Cela fait du bien à tout le monde. On a vu un papa qui, après un grave accident, a pu caresser la tête de son fils alors qu’il réussissait à peine à bouger. Tous deux avaient un sourire indescriptible. C’était très émouvant. Ces instants sont importants pour rebooster les patients. Cela les stimule et leur donne un peu de force supplémentaire pour se battre », note Hélène Brocq. Toutefois « c’est aussi difficile pour les malades lorsque les familles repartent », confie l’infirmière Anne-Laure Pisella. Cette dernière, avec ses collègues, essaie d’égayer ces retrouvailles. Ils vont ainsi camoufler certains appareils, cathéters ou perfusions sous les vêtements. Mais bien souvent, il suffit d’expliquer à quoi servent les dispositifs médicaux pour qu’ils n’effraient pas les bambins. « L’autre jour, un petit garçon était sur les genoux de sa maman, qui portait un masque à oxygène. Le dispositif avait bougé et c’est lui qui, spontanément, l’a remis en place, comme si c’était tout à fait normal. » Dans le service de médecine physique et réadaptation, les soignants sont habitués et savent gérer ces visites. Pourtant, « nous ne sommes pas formés spécifiquement à cette thématique, indique Marie Jailliffier-Verne, interne. Nous apprenons sur le tas. C’est un travail d’équipe où chacun joue un rôle. Ainsi, lorsque le premier contact est établi entre le malade et la famille (il y a une salle dédiée dans le service, Ndlr), nous nous mettons en retrait pour leur laisser des moments d’intimité. »