Var-Matin (Grand Toulon)

Parler pour préparer l’avenir

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Si le dialogue est aussi important, c’est parce que ce que l’on ne dit pas laisse des traces. « Les adultes auxquels, enfant, on a caché la maladie grave ou la mort, évoquent leurs difficulté­s à se construire, explique Hélène Brocq. Lorsque l’on cache ces choses-là, l’enfant qui grandit risque de développer des angoisses, des peurs de la séparation, de l’abandon, etc. » Elle raconte l’histoire d’un adulte qui a perdu sa maman lorsqu’il était jeune. « Il m’expliquait qu’enfant, il avait l’impression que ce n’était pas possible que sa mère soit malade. Son père – qui ne disait absolument rien – s’occupait d’elle au maximum et ne laissait rien transparaî­tre. Quand elle est partie, il a ressenti un grand vide. Pendant des années, il a rêvé qu’elle n’était pas morte. Cette souffrance était omniprésen­te mais il n’en avait jamais parlé à quiconque ». Hélène Brocq conclut : « Un proverbe chinois dit : “Tu ne peux pas empêcher l’oiseau du malheur de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux l’empêcher de faire son nid dans tes cheveux” ; cela résume bien la prise en charge psychologi­que. Notre vocation, c’est d’aider les familles à surmonter les épreuves afin que chacun, surtout les enfants, puisse poursuivre sa vie du mieux possible et surtout sans conserver de profondes blessures psychiques. » Il ne faut pas hésiter, en cas de maladie grave ou d’accident, à demander aux soignants des contacts de psys (psychiatre­s, psychologu­es) hospitalie­rs ou libéraux compétents.

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