La vente Gérard Oury sans folie des grandeurs
Les 161 lots de la vente Oury/Thompson se sont dispersés hier pour quelque 240 000 € dans la villa familiale tropézienne qui a vu défiler les plus grands noms du cinéma français
Ne pas s’attendre à dénicher le chapeau rétractable de De Funès/Don Salluste ni le casque lourd assorti à l’uniforme allemand de Bourvil dans La Grande Vadrouille. Pas même un postiche de Rabbi Jacob. Les enchères organisées hier au domicile tropézien de feu Gérard Oury suite à la vente de sa villa Les Oliviers par sa fille réalisatrice Danièle Thompson, comptait avant tout 161 pièces de mobilier et d’art issues du patrimoine familial. Dès 14 h, une centaine de personnes venues majoritairement du golfe et des AlpesMaritimes, prenaient place dans le vaste salon du rezde-chaussée transformé en salle des ventes Artcurial sous les bons auspices du portrait de Bouvil/De Funès suant dans leur vaporeux bain turc. Point de vapeur exceptionnelle en revanche pour les enchères dont les lots - du saladier à la sculpture d’art contemporain bien que dépassant ou égalant l’estimation haute quasiment une fois sur deux, n’ont pas crevé le plafond. Ventilés entre 25 € (un meuble TV !) et 55 000 € pour la pièce la plus chère (Le Baiser de Wang Du acquis par téléphone), les biens totaliseront au final quelque 240 000 € (hors commissions et taxes), soit un chiffre proche des prévisions de Me Briest qui jouait ce jour-là du marteau avec quelques tirades mémorables.
Danièle Thompson absente
Pour un lot de verres en cristal : « Vous avez la garantie que Michèle Morgan y a posé ses lèvres » . Pour ce lit retiré de la vente : « Vous n’êtes pas amateur ? Je vous comprends ! ». Ou encore pour un vase « soldé » 50 € :« Merci de votre soutien à la famille Oury/Thompson, elle est dans le besoin » . Frémissements toutefois pour une paire de fauteuils Little Tulip designés par Pierre Paulin qui triplera sa cote (2 600 et 3 100 €), ou encore deux sculptures d’art africain « collectées par Gérard Oury » parties pour 6 500 et 4 300 €. Danièle Thompson qui avait confié son souhait de ne pas assister aux enchères, évoluait hier au Festival Ciné-Comédies de Lille où elle présentait sur grand écran La Folie des grandeurs et... La Grande Vadrouille. Une autre façon de faire fructifier le patrimoine familial qui continue d’enchanter des millions d’amateurs de comédies. À la différence que les rires qu’elles engendrent n’ont pas de prix.