À Mayol, Toulon se retrouve
À défaut d’avoir réglé tous ses problèmes, le RCT s’est déjà suffisamment resserré hier pour résister aux vagues maritimes et finalement construire un succès mérité
Une semaine après le fiasco de Brive, le RCT, qui souffle le show et l’effroi en ce début de saison, a su faire l’effort collectif nécessaire pour venir à bout de coriaces Rochelais (23-3) et ainsi se repositionner (7e) au classement. C’était évidemment l’essentiel et largement suffisant au bonheur du jour de Rouge et Noir soumis à forte pression et peu épargnés par les aléas en ce début de championnat. Derniers contretemps en date, le forfait de dernière minute de Julien Hériteau (adducteurs), remplacé au pied levé par Julian Savea au centre du terrain, et peutêtre les blessures de Marcel Van der Merwe (cheville) et Thomas Hoarau (épaule)... Mais il en fallait beaucoup plus hier pour « fissurer » un groupe porté par une mêlée conquérante et particulièrement déterminé à enfin jouer ensemble... «On a montré du caractère et c’est ce que je veux retenir. On a été solide dans la dimension physique. Et on a eu des intentions, résumait Patrice Collazo à la fin. On a un peu subi par moments mais on n’a pas craqué. Et on a su construire notre victoire. »
« On a bien géré nos temps faibles »
À défaut d’avoir vraiment brillé offensivement dans un match longtemps cadenassé et haché par les touches et les mêlées, ses hommes ont fait hier honneur aux vertus et aux valeurs toulonnaises. Pour avoir attaqué le match trop timidement face au défi physique proposé par les bourdons rochelais, ils ont d’abord dû faire le gros dos et subir les assauts des Maritimes. C’est là que les Rochelais, mieux rentrés dans la partie, auraient pu les déstabiliser. Mais c’est là aussi que le RCT, prêt à mourir pour défendre sa ligne, les a littéralement dégoûtés même s’il a aussi bénéficié de nombreuses imprécisions adverses. Si Anthony Belleau avait ouvert la marque sur pénalité (3-0, 4e) sur la première incursion varoise dans les 22 m rochelais, il fallut attendre ensuite près d’une demi-heure pour le retrouver en si bonne position. Une demi-heure durant laquelle les hommes de Jono Gibbes avaient dominé sans marquer d’essai (3-3, 13e), à cause de quelques erreurs techniques certes, mais surtout de l’organisation collective sans faille des Toulonnais...
« On a bien géré nos temps faibles », pouvait se féliciter Raphaël Lakafia, dont le retour a fait le plus grand bien à cette équipe en manque d’expérience et de leaders... C’est ainsi qu’à la 34e, Anthony Belleau put redonner un court avantage au RCT (6-3) après que Savea, qui avait réussi à intercepter un ballon, eut gâché d’une mauvaise passe la seule occasion de son équipe jusqu’à la 30e. Mais à partir de là, la mêlée et la touche varoises allaient marquer de leur empreinte les Rochelais. Un premier ballon chipé dans les 22 m adverses par Rebbadj sur une touche charentaise ne pouvait être aplati par Dakuwaqa de l’autre côté du terrain (38e). Puis une succession de mêlée à 5 mètres avorta finalement sur un enavant de Sébastien Taofifenua juste avant la pause. Mais l’on sentait bien que la roue avait tourné en faveur des Toulonnais. Belleau se chargeait de traduire tout ça au « planchot » (9-3, 43e) avant de buter sur un poteau (47e). Ses partenaires enfonçaient les Rochelais sur une percée d’Ikpefan dans l’axe, relayée par Webb et conclue par Isa (16-3, 60e). Battus pour battus, les visiteurs jetèrent alors leurs dernières forces dans la bataille et firent ainsi le siège du camp toulonnais pendant près d’un quart d’heure. Mais encore systématiquement repoussés par une défense varoise intraitable, c’est encore eux qui craquaient et se faisaient piquer, pour le compte, par Savea sur un ultime turnover (23-3, 78e). Comme pour rappeler que le travail de longue haleine, finit toujours par payer...