Michelle, retraitée : « Cela faisait cinq six ans que ma santé passait après le reste »
Appelons-la Michelle, pour préserver son anonymat. A 70 ans, cette habitante de La Garde a bénéficié de l’aide de la cellule contre le renoncement aux soins. Elle a ainsi pu subir une petite intervention chirurgicale, s’offrir une paire de lunettes pour lire, et va porter un bridge dentaire flambant neuf. « J’ai une petite retraite et un loyer à payer, il ne me reste pas grand-chose à la fin du mois, témoigne-t-elle. Cela fait cinq six ans que ma santé passait après le reste. Je ne voulais pas en parler, ni demander d’aide à ma famille, qui n’a pas les moyens non plus. Je voulais me débrouiller seule ». Ses soucis de santé auraient pu attendre encore longtemps avant d’être soignés, si elle n’était venue l’an dernier déposer un papier à la CPAM, où se déroulait ce jour-là une enquête sur le renoncement aux soins. « On m’a clairement posé la question et proposé de remplir un questionnaire. Je l’ai fait sans en attendre quoi que ce soit et j’ai été appelée le lendemain par une dame formidable, qui m’a suivi de bout en bout ».
Se doter d’abord d’une mutuelle
Se doter d’une mutuelle a été le premier acte concret découlant de l’accompagnement apporté par la conseillère de la CPAM : «Je n’en avais pas, c’était trop cher. Grâce à l’aide complémentaire santé, je paye 25 euros par mois au lieu de 80 euros, c’est dans mes moyens. J’ai choisi, entre trois mutuelles, celle qui me paraissait la meilleure ». Ce premier pas franchi, la Gardéenne qui achetait « des loupes en pharmacie » a pu opter pour des « jolies lunettes pour lire ». La petite intervention chirurgicale a été faite. Restait le gros morceau au niveau dentaire. « Un premier dentiste me proposait un implant pour 2 000 euros, explique encore Michelle. Ma conseillère m’a suggéré d’aller voir d’autres professionnels et de demander des devis. Finalement j’ai fait faire un bridge pour 1 300 euros, on me le pose demain ». Coût final de l’opération pour la retraitée : 150 euros. Elle ne tarit pas d’éloges sur la qualité de l’accompagnement dont elle a bénéficié.
Un système où on ne vous lâche pas
« Je ne savais pas que ce dispositif existait, indique-t-elle. Au début j’étais inquiète car je ne me débrouille pas très bien au niveau des papiers. Mais avec ma conseillère, on faisait le point toutes les semaines, puis tous les quinze jours. Elle m’a très bien suivie, aidée. C’est un système où on ne vous lâche pas. Maintenant j’ai une bonne mutuelle, que je peux payer. Et comme ma retraite ne changera pas, j’ai encore droit à l’aide complémentaire santé. » La septuagénaire est devenue une ambassadrice de la cellule : « J’ai eu droit à une aide exceptionnelle de la CPAM. J’en parle autour de moi. C’est vraiment utile. »