Var-Matin (Grand Toulon)

Un centre équestre accusé de malmener ses chevaux

Véritable maltraitan­ce ou accusation­s infondées ? « La Carriole » aux Adrets de l’Estérel et son patron se défendront devant les tribunaux : une associatio­n a porté plainte

- N. P.

Des chevaux âgés, faméliques, certains autres handicapés. Que la peau sur les os, avec des côtes bien apparentes. À première vue, le constat est clair : ils ne vont pas bien. Mais s’agit-il d’une véritable oeuvre de négligence, voire de maltraitan­ce, ou bien malgré les soins apportés à ces animaux, ils sont simplement mal en point, victimes du temps et non des propriétai­res ? Pour Virginie Hulin, résidente à Seillans, présidente de l’associatio­n « Le cheval sans fers sans mors », il ne fait aucun doute sur l’origine de ces maux. « En avril, on m’avait déjà prévenue de l’état dans lequel étaient plusieurs chevaux, se souvient-elle. J’avais alors répondu qu’il faudrait faire des photos et éventuelle­ment déposer plainte. » Ce qu’elle a effectivem­ent fait. « Mercredi 25 septembre, continue-t-elle, je reçois par e-mail des photos de chevaux tous dans un état catastroph­ique. Je me suis rendue sur place, le vendredi qui a suivi, et j’ai pu constater, qu’en effet, les chevaux étaient bien dans cet état. Je suis alors allée porter plainte à la gendarmeri­e de Fayence, et j’ai demandé à mon mari, vétérinair­e, ainsi qu’à la municipali­té des Adrets et à la police municipale de se rendre sur les lieux. Mon mari a fait un rapport attestant de “dénutritio­n pathologiq­ue, prostratio­n marquée et état de faiblesse avancée”. »

« Qu’on sorte ces chevaux de là ! »

Ce qui a poussé Virginie Hulin à procéder de la sorte ? « C’est évidemment ma passion et mon amour pour les chevaux. Je n’ai qu’une idée en tête, c’est les sauver. Le propriétai­re peut bien vous raconter ce qu’il veut, on a vérifié plusieurs fois qu’il ne les nourrissai­t qu’une fois par jour, par exemple ! Je comprends qu’on ne puisse pas avoir les moyens d’entretenir correcteme­nt des chevaux, je ne cherche pas à accabler ces personnes, encore moins à me faire de la pub sur leur dos.» De son côté, Nicole, une Adréchoise bénévole, a accompagné Virginie Hulin : « Nous sommes allées ensemble constater la maigreur des chevaux, l’état déplorable des lieux, avec du crottin qui s’entasse depuis des lustres. Je vous passe les détails…Si l’on fait tout ça, c’est parce qu’il y a clairement un état d’urgence ! » Pierre Grimaud, à la tête de l’associatio­n qui gère le centre équestre “La Carriole”, dément formelleme­nt les accusation­s portées contre lui et tente une explicatio­n. Preuve, selon lui, de sa bonne foi, il nous a aimablemen­t ouvert ses portes, hier matin. « Je n’ai rien à cacher, martèle-t-il, d’un ton assuré. J’en ai parlé avec d’autres centres équestres : avec l’été, certains chevaux ont fondu, d’autres non. C’est partout pareil ». En attendant, le dossier est entre les mains de la DDPP (1). Certains chevaux seront-ils placés ailleurs, afin d’être (mieux) soignés ? L’actuel propriétai­re et les adhérents de son associatio­n, qui se sont réunis en urgence hier soir, se disent prêts à en discuter. « Des gens de la SPA sont venus nous rencontrer pour tenter de trouver une solution », indique Pierre Grimaud.

1. Direction départemen­tale de la protection des population­s.

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« Ce tapage commence à nous nuire », déplore Pierre Grimaud.

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