Faire appel à un expert
Grâce au dispositif du Pass’ Compétences, un salarié d’un grand groupe peut venir prêter main forte à une start-up, une TPE ou une PME pendant six mois
C’est un système gagnant-gagnant : la petite entreprise monte en compétence, tandis que l’expert se ressource dans un environnement stimulant. Voilà l’idée du Pass’ Compétences ! Concrètement, les grandes entreprises mettent à disposition un salarié doté d’une expertise forte, pour une durée de six mois à deux ans. Potentiellement, tous les salariés sont éligibles, dès lors qu’ils ont une expertise. Car le Pass’ Compétences est fondé sur l’expérience et non sur l’âge.
Une chance pour les PME...
Pour les petites entreprises, c’est une aubaine. Elles accueillent chez elles un salarié aguerri, capable de les aider dans leur développement. Généralement, les PME ont des besoins en compétences de stratégie commerciale et marketing, conduite de projets, ressources humaines et finance. Cela peut également être l’occasion d’ouvrir son marché à l’international, orienter le lancement d’un produit ou simplement embaucher un profil particulier.
...et pour les experts
Pour les salariés détachés, c’est l’occasion de changer d’air, de découvrir de nouveaux process, de se frotter à l’agilité des petites entreprises. Ce n’est pas un consultant qui donne son avis et repart. Il s’agit d’un vrai détachement immersif au sein des équipes pendant six mois. L’occasion également de rester actif entre deux projets. Des périodes qui peuvent durer plusieurs mois au sein de grands groupes. Et entre deux gros contrats, les salariés se retrouvent parfois désoeuvrés et démotivés. Côté finances, les frais sont partagés. La PME (ou
TPE) assume 60 % du salaire et le grand groupe, 40 %. Certains conseils généraux peuvent subventionner une partie de la quotepart des petites entreprises pour les aider à passer le cap.
Echange de salariés : le concept séduit
Initialement lancé en Île-deFrance, le Pass’ Compétences, encadré par la loi de 2011 pour le développement de l’alternance, la sécurisation des parcours professionnels et le partage de la valeur ajoutée (dite loi Cherpion) est opérationnel dans plusieurs régions. Et, depuis 2012, quarante salariés de grands groupes, comme Thalès, Schneider Electric ou Alcatel, ont tenté l’expérience et posé leurs valises au sein de start-ups, PME et TPE. Certains s’y sont d’ailleurs tant plu qu’ils sont restés, embauchés par leurs hôtes ! Et d’autres ont ensuite lancé leur propre boîte !
Plusieurs plateformes en ligne – Mobiliwork, Masolutionemploi ou encore Flexojob – se sont développées pour permettre l’échange de salariés entre entreprises, pas seulement entre grandes et petites, sans avoir à embaucher, ni à licencier. Une simple convention est signée entre les deux entreprises. Attention, le salarié qui bouge doit être volontaire et sa mission ne doit pas dépasser un an.