Var-Matin (Grand Toulon)

Trois élans introduits aux Monts d’Azur

La réserve biologique située sur la commune d’Andon (06) accueille de nouvelles pensionnai­res arrivées tout droit de Suède. Les cervidées pourront s’épanouir au milieu des autres animaux

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«Ça fait des années qu’il n’a pas neigé et il a fallu que ça tombe ces jours-ci. Il faut croire que c’est le destin. Les chevaux étaient arrivés un jour de neige aussi, il y a presque dix ans », s’exclame, tout sourire, Alena Longour. Celle qui a fondé, avec son mari Patrice il y a plus de quinze ans, la réserve des Monts d’Azur à Andon, dans le pays grassois (Alpes-Maritimes), était très émue à la vue des premiers pas dans la neige des trois élans femelles, arrivées tout droit d’un parc zoologique de Suède. Les cervidées (Frida et Runan sont âgées de six mois et Hel de deux ans) ont pu se dégourdir les pattes sur la plaine enneigée après 2 376 km de trajet en camion depuis les Pays-Bas. Pendant un temps qui sera à définir, les élans seront placées dans un vaste enclos, en « quarantain­e », le temps qu’elles puissent s’habituer à leur nouveau lieu de vie. « Pendant cette période, explique Alena Longour, nous pourrons observer s’il n’y a aucun risque sanitaire. Jusque-là, elles étaient dans un parc zoologique, donc habituées à être nourries de la main de l’homme et pas en contact avec d’autres animaux. Ici, au début, nous allons leur donner à manger mais nous allons de plus en plus les pousser à trouver de la nourriture elles-mêmes. À brouter de l’herbe ou aller chercher des plantes aquatiques dans le lac qui se trouve dans leur enclos. Une fois que nous aurons jugé que c’est le bon moment, ces trois élans femelles rejoindron­t les autres animaux de la réserve. »

« Comme si l’Homme n’était pas présent »

Les autres pensionnai­res, que l’on retrouve sur les quelque 700 hectares de la réserve, ne sont autres que les célèbres bisons, les chevaux Przewalski, les cerfs ou encore le lynx boréal et bien d’autres espèces dont la grande majorité est en voie de disparitio­n. Un ajout qui vient affiner un peu plus le projet écologique de la réserve : que les animaux retrouvent leur place dans la nature. « C’est un projet qui comporte plusieurs chapitres, reprend Alena Longour. Les élans sont l’un d’entre eux, mais il nous en reste beaucoup. L’idée de mon mari pour cette réserve était de faire comme si l’Homme n’était pas présent. Il a sa place dans la nature, mais il doit apprendre à la respecter. C’est ce que nos guides essayent de faire passer comme message lorsqu’il y a des visiteurs. Et nous avons vraiment le sentiment que les gens se sentent de plus en plus concernés par cette thématique. La conscience est prise, maintenant il faut aller plus loin. » Les élans, longtemps attendues par le couple fondateur, rejoindron­t un mâle, arrivé en octobre au sein de la réserve. « Il nous faudrait encore un autre élan mâle pour équilibrer les genres. Nous allons être attentifs auprès des parcs zoologique­s d’Europe pour voir s’il y a une possibilit­é. Nous avons encore beaucoup d’animaux que nous aimerions introduire dans la réserve, comme les chamois ou les mouflons. » La réserve biologique, forte de ses 10 chambres, a ouvert – pour la première fois en hiver – ses portes aux visiteurs depuis le 30 novembre. Si le temps reste inchangé, il faudra prévoir de voir la réserve avec des raquettes.

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(Photo A. B.-J.) Les Monts d’Azur sont célèbres pour la présence des bisons et des chevaux Przewalski.

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