Var-Matin (Grand Toulon)

Assises : l’expert ne croit pas à la thèse d’un accident à Ollioules

- G. D.

La cour d’assises du Var a poursuivi, hier, le procès pour coups mortels à Ollioules, le 12 octobre 2016. Dans cette affaire, un accusé est poursuivi pour avoir volontaire­ment percuté le scooter des victimes. Trois autres sont là pour complicité, en ayant participé à la poursuite. Au deuxième jour des débats, la cour a abordé les faits proprement dits, en entendant les conclusion­s de l’expert en accidentol­ogie. Celui-ci a fait état de ses certitudes.

« Choc délibéré », selon l’expert

« Dans le premier choc, l’Alfa a percuté le scooter à l’arrière gauche à 85 km/h, le projetant sur un muret à droite. La voiture a elle-même percuté le muret et n’a plus été en état de rouler », explique-t-il. Il poursuit son analyse : «Dansleseco­nd choc, la Renault arrive sur les lieux à 125 km/h. Le conducteur ne voit pas le scooter sur la chaussée, dans cette zone non éclairée, ou il le voit trop tard. Il le percute et le traîne sur plus de 100 m. » « Pourquoi cette poursuite » ,a demandé le président à Welson Moinie ? « Je ne le poursuivai­s pas spécialeme­nt. À la sortie du virage j’ai dépassé le scooter et je l’ai percuté. Mais ce n’était pas volontaire. » Ce n’est pas la conclusion de l’expert. « Pour moi, le premier choc est volontaire, dans le sens où l’Alfa suit depuis plusieurs centaines de mètres le scooter, le rattrape et le percute à 2 h 37 ». « En sortie de courbe, le conducteur avait tout à fait la possibilit­é de doubler le scooter sur la voie de gauche en l’évitant. C’est ce qui m’a fait conclure que c’était un choc délibéré. »

Le sort des victimes

Les deux occupants du deuxroues ont été éjectés lors du choc. Le passager, Hamza Smouni, âgé de 16 ans, a heurté le muret sur la droite. Ce qui lui a provoqué des fractures du crâne, de la cage thoracique et une importante hémorragie, à laquelle il a succombé. Le conducteur Hasni Zenasni a eu la « chance » d’éviter le muret. Il a survécu à plusieurs fractures du bassin et des membres inférieurs. Il se déplace désormais à l’aide d’une canne anglaise. S’agissant des motifs de cette poursuite, la cour a été confrontée aux témoignage­s souvent édulcorés de ceux qui avaient parfois été précis, devant les policiers ou le juge d’instructio­n. À l’origine, il y avait l’agression subie par Julie Vitiello, l’ex-compagne de Welson Moinie, à 1 h 48 le 12 octobre, juste avant de rejoindre le bar-restaurant de son ami.

Trous de mémoire

Au retour de son escapade éclair en Catalogne, pour acheter pour 10 000 à 12000€ d’herbe de cannabis, sa voiture avait été prise en sandwich par deux véhicules. Leurs occupants, qui manifestem­ent l’attendaien­t, l’avaient délestée de la drogue. Qui pouvait bien être derrière ? Depuis la prison de La Farlède, où il purge une peine, Kevin Dumazert a assuré qu’il n’était pas mêlé au braquage de la drogue. Pourquoi Wilfried Moinie et Christian Stilo avaient-ils cherché à le joindre au téléphone au cours de la nuit du 12 octobre ? Il ne s’en souvenait plus. La mère de Julie Vitiello a soutenu que sa fille, aux côtés de Welson Moinie dans l’Alfa, lui avait dit que le choc avec le scooter était un accident. Le président a dû reposer sa question trois fois, avant qu’elle ne confirme ce qu’elle avait dit au juge d’instructio­n : « Julie m’a dit que Welson voulait arrêter le scooter en le faisant tomber, en tapant l’arrière. » Aujourd’hui, on parlera de la personnali­té des accusés.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Me Christophe Hernandez et le bâtonnier Michel Mas représente­nt les parties civiles.

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