Retraites : les manifestants ne veulent rien céder
La deuxième journée de mobilisation générale en cinq jours contre la réforme des retraites a réuni, hier, dans les rues des milliers de manifestants déterminés à ne rien céder
De cette société-là, on n’en veut pas : les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère. Qui sème la misère récolte la colère », reprenait en choeur, hier après-midi, avenue de la République, le cortège, vent debout contre la réforme des retraites, parti de Castigneau pour traverser le centre-ville.
Public et privé : « même combat »
La colère de milliers de manifestants - entre 8 000 et 10 000 selon les organisateurs, 2 600 selon la police était loin de retomber d’un cran dans les rangs serrés des catégories socioprofessionnelles (retraités, Défense, DCNS, hôpital ou secteur de la santé privé, grande distribution, Éducation nationale, fonctionnaires territoriaux, retraités). Drapeaux flottants aux couleurs de la CGT, FO ou FSU Solidaires, le cortège faisait bloc derrière la bannière intersyndicale avec en tête les retraités et les Gilets jaunes. Tous unis et déterminés à « demander l’abandon pur et simple du projet de réforme des retraites. » Et ce, pour la deuxième fois après la journée historique du 5 décembre, mais certainement pas la dernière. Car les opposants à la réforme ne se faisaient guère d’illusion sur l’explication de texte du locataire de Matignon, écoutée en direct, ce mercredi midi, depuis le parvis de la gare sur invitation de la CGT. « Nul doute qu’une nouvelle fois le gouvernement tentera de diviser, d’opposer les salariés entre eux en stigmatisant certaines professions ou générations. Pas besoin de réforme pour élargir le droit aux départs anticipés pour les métiers pénibles plutôt que de stigmatiser ceux qui en bénéficient », reprochait Olivier Masini, secrétaire départemental de l’UD CGT, porte de Castigneau, bloquée depuis l’aube (lire ci-dessous). Car l’intersyndicale entendait bien inscrire le mouvement social dans la durée. « Nous devons partout organiser des assemblées générales de salariés pour proposer la grève et sa reconduction », martelait le représentant de la CGT. L’intersyndicale devait se réunir hier soir pour décider de la suite donnée au mouvement. « La réponse, c’est la rue », scandait-on déjà dans les rangs. Car pour les opposants, la lutte ne peut être qu’unitaire entre le public et le privé. « Ce combat concerne tout le monde car la retraite, c’est l’affaire de tous. Que l’on soit jeunes, actifs, retraités, femmes, hommes, tout le monde serait perdant », insistaient les représentants de l’intersyndicale. « Une réforme systémique et un rapt de nos cotisations sociales », criait Rolando Galli de FO, représentant la Fédération nationale de l’enseignement et de la culture et la formation professionnelle. Le mouvement n’est pas prêt de s’essouffler.