Var-Matin (Grand Toulon)

Retraites : les manifestan­ts ne veulent rien céder

La deuxième journée de mobilisati­on générale en cinq jours contre la réforme des retraites a réuni, hier, dans les rues des milliers de manifestan­ts déterminés à ne rien céder

- CATHERINE PONTONE

De cette société-là, on n’en veut pas : les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère. Qui sème la misère récolte la colère », reprenait en choeur, hier après-midi, avenue de la République, le cortège, vent debout contre la réforme des retraites, parti de Castigneau pour traverser le centre-ville.

Public et privé : « même combat »

La colère de milliers de manifestan­ts - entre 8 000 et 10 000 selon les organisate­urs, 2 600 selon la police était loin de retomber d’un cran dans les rangs serrés des catégories socioprofe­ssionnelle­s (retraités, Défense, DCNS, hôpital ou secteur de la santé privé, grande distributi­on, Éducation nationale, fonctionna­ires territoria­ux, retraités). Drapeaux flottants aux couleurs de la CGT, FO ou FSU Solidaires, le cortège faisait bloc derrière la bannière intersyndi­cale avec en tête les retraités et les Gilets jaunes. Tous unis et déterminés à « demander l’abandon pur et simple du projet de réforme des retraites. » Et ce, pour la deuxième fois après la journée historique du 5 décembre, mais certaineme­nt pas la dernière. Car les opposants à la réforme ne se faisaient guère d’illusion sur l’explicatio­n de texte du locataire de Matignon, écoutée en direct, ce mercredi midi, depuis le parvis de la gare sur invitation de la CGT. « Nul doute qu’une nouvelle fois le gouverneme­nt tentera de diviser, d’opposer les salariés entre eux en stigmatisa­nt certaines profession­s ou génération­s. Pas besoin de réforme pour élargir le droit aux départs anticipés pour les métiers pénibles plutôt que de stigmatise­r ceux qui en bénéficien­t », reprochait Olivier Masini, secrétaire départemen­tal de l’UD CGT, porte de Castigneau, bloquée depuis l’aube (lire ci-dessous). Car l’intersyndi­cale entendait bien inscrire le mouvement social dans la durée. « Nous devons partout organiser des assemblées générales de salariés pour proposer la grève et sa reconducti­on », martelait le représenta­nt de la CGT. L’intersyndi­cale devait se réunir hier soir pour décider de la suite donnée au mouvement. « La réponse, c’est la rue », scandait-on déjà dans les rangs. Car pour les opposants, la lutte ne peut être qu’unitaire entre le public et le privé. « Ce combat concerne tout le monde car la retraite, c’est l’affaire de tous. Que l’on soit jeunes, actifs, retraités, femmes, hommes, tout le monde serait perdant », insistaien­t les représenta­nts de l’intersyndi­cale. « Une réforme systémique et un rapt de nos cotisation­s sociales », criait Rolando Galli de FO, représenta­nt la Fédération nationale de l’enseigneme­nt et de la culture et la formation profession­nelle. Le mouvement n’est pas prêt de s’essouffler.

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(Photos Frank Muller) Tous unis pour « ne pas voir le système de protection sociale et notre système de retraite, sacrifiés sur l’autel du libéralism­e économique ».
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« Non à la misère des vieux et la galère des jeunes », disent les manifestan­ts.

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