Blocage des portes de l’Arsenal : « On ne lâchera rien »
« Grève d’un jour, rêve toujours » : ce slogan placardé dès l’aube à l’entrée de la porte principale de l’Arsenal aux côtés des palettes en bois interdisant tout accès aux véhicules, illustre parfaitement la détermination des personnels grévistes vent debout contre le système universel des retraites. « On ne lâchera rien », martelait Jean-François Rodriguez, secrétaire général de Sud Arsenal.
Bouchons aux entrées de ville et tunnel fermé
À quelques heures du déroulement des assemblées générales des Unions départementales interprofessionnelles (CGT, FO, FSU Solidaires Sud, Unsa Défense), le ton était déjà donné dès 4 h 30 du matin devant les deux entrées de la porte principale de l’Arsenal et de la porte Castigneau. Ce qui a provoqué de forts ralentissements aux entrées ouest et est de ville, le tunnel de Toulon dans le sens Nice-Marseille étant fermé de 7 h 10 à 7 h 45 en raison des bouchons formés à l’entrée de la porte Malbousquet non entravée.
« Non aux mesurettes qui divisent »
« Nous nous inscrivons dans ce mouvement de la grève générale reconductible. Nous voulons le retrait pur et simple de la retraite par point », expliquait ce représentant syndicaliste, salarié de Naval Group. À 24 heures des annonces gouvernementales, la colère était loin, hier à l’aube, de redescendre d’un cran, dénonçant d’ores et déjà « des mesurettes qui divisent »:« On nous ment, on nous manipule et on nous vole », s’énerve Jean-François Rodriguez, balayant d’un revers de main « la politique néolibérale et la logique comptable. » Pour Sébastien Bailleul, artisan plombier, récemment installé et solidaire du mouvement, « les créateurs de richesse ne sont pas récompensés. Nous générons de la richesse par le travail, et c’est capté par le mécanisme économique. Nos services publics se dégradent. Cela ne peut pas continuer ainsi. »« Nous n’avons pas le choix. Il nous faut lutter contre le système universel des retraites », renchérit, à quelques mètres de là, porte Castigneau, Brigitte Cheinet, secrétaire générale de l’Union syndicale des retraités CGT. Comme les 200 personnes dont les soignants de l’hôpital public CGT tractant à des automobilistes montrant leur solidarité à coups de klaxons, cette retraitée entend bien « se battre pour garder, non pas des acquis, dit-elle, mais des « conquis ». Car les régimes spéciaux que le gouvernement veut supprimer ne sont pas « un privilège », insistait Daniel Cesana, membre CGT du comité exécutif des retraités de l’Arsenal. « En tant qu’ouvrier d’État, j’ai travaillé durant trente ans à bord des navires de guerre. Et pendant 30 ans, j’ai bouffé de l’amiante. Ce n’est pas un cadeau de nous laisser partir avant l’âge de la retraite. » « Qui dit cotisation sociale, dit sécurité sociale. S’ils détruisent notre système de retraite, ils vont après détruire la totalité de la sécurité sociale. Crée par le comité national de la résistance, c’est un droit universel », mettait en garde, hier, Corinne Ventadoux, enseignante, représentante le SNES-FSU au lycée Bonaparte aux côtés de FO et CGT Sud’Education.