Var-Matin (Grand Toulon)

La Métropole se concocte une année  « confortabl­e »

Hier, les élus métropolit­ains ont approuvé le budget de Toulon - Provence - Méditerran­ée pour l’année à venir. Celle-ci s’annonce sous les meilleurs auspices. Au moins financière­ment

- VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Soyez rassurés : les chiffres n’ont pas changé ! » Il est 9 heures passées d’un quart d’heure, hier, lorsqu’Hubert Falco ouvre la séance du conseil métropolit­ain, destiné à valider le budget 2020, dont les orientatio­ns ont été débattues – et approuvées – voilà trois semaines. Un exceptionn­el quart d’heure provençal « parce que, dit le président de Toulon - Provence - Méditerran­ée en référence à la poursuite du mouvement social ce mardi, il est difficile de circuler aujourd’hui, à Toulon et partout en France ». La grève, il l’évoque de nouveau quelques minutes plus tard, au moment de décrire les finances de la Métropole : « Aujourd’hui, des gens sont dans la rue pour dire qu’ils ne sont pas contents. Pourquoi, nous, on ne le dirait pas ? Parce que nous non plus, on n’est pas content ! » Hubert Falco rappelle ainsi que la baisse des dotations de l’État s’élève à 44 millions d’euros sur sept années. « On nous demande de faire toujours plus, avec toujours moins ! »

Équation à plusieurs inconnues

« Toujours moins », avec aussi la suppressio­n progressiv­e de la taxe d’habitation, dont la collectivi­té assure ne pas savoir si elle sera de nouveau compensée ou pas. Une somme qui s’élève tout de même à 84 millions d’euros pour la Métropole. « C’est un peu comme avec la réforme des retraites : on ne comprend rien ! », continue le maire de Toulon. Quant au « toujours plus », c’est un budget de 470 millions d’euros, qui intègre trois nouvelles compétence­s : l’attributio­n des aides du Fonds de solidarité logement ; l’aide aux jeunes en difficulté ; le Palais des sports et l’hôtel des arts, qui doit « devenir une antenne du Centre Pompidou », souligne le président de TPM. Hubert Falco égraine : des charges de

fonctionne­ment maîtrisées, une baisse des charges à caractère général, une dette faible… Il s’enorgueill­it d’avoir « peu d’emprunt, donc moins de frais financiers ; ce qui veut dire une épargne importante, donc de l’autofinanc­ement, qui va à l’investisse­ment ». Ces investisse­ments s’élèveront, pour 2020, à 190 millions d’euros, dont les trois quarts iront à des projets proposés par les communes ellesmêmes, « les 25 % restants étants destinés aux grands projets métropolit­ains », précise Hubert Falco.

Taux des taxes constants

Si le budget est adopté par l’assemblée, il ne l’est évidemment pas à l’unanimité. En effet, bien qu’ils reconnaiss­ent, par la voix de Jean-Yves

Waquet, « des efforts notamment en matière de charges à caractère général », les élus d’opposition estampillé­s Rassemblem­ent national constatent aussi « des dépenses de personnel en hausse ». « Certes, il y a les transferts de personnel, reprend le conseiller métropolit­ain RN, mais cela n’explique pas tout. » Surtout, il regrette que malgré « une situation financière confortabl­e », les taux des taxes locales soient simplement conservés, comme les neuf années précédente­s, non pas revus à la baisse. « À l’heure des incertitud­es, lui répond Hubert Falco, ne pas augmenter, c’est déjà bien. »Et une nouvelle fois de rejeter la faute sur l’État : « La générosité, elle ne vient pas d’en haut ! »

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