La Métropole se concocte une année « confortable »
Hier, les élus métropolitains ont approuvé le budget de Toulon - Provence - Méditerranée pour l’année à venir. Celle-ci s’annonce sous les meilleurs auspices. Au moins financièrement
Soyez rassurés : les chiffres n’ont pas changé ! » Il est 9 heures passées d’un quart d’heure, hier, lorsqu’Hubert Falco ouvre la séance du conseil métropolitain, destiné à valider le budget 2020, dont les orientations ont été débattues – et approuvées – voilà trois semaines. Un exceptionnel quart d’heure provençal « parce que, dit le président de Toulon - Provence - Méditerranée en référence à la poursuite du mouvement social ce mardi, il est difficile de circuler aujourd’hui, à Toulon et partout en France ». La grève, il l’évoque de nouveau quelques minutes plus tard, au moment de décrire les finances de la Métropole : « Aujourd’hui, des gens sont dans la rue pour dire qu’ils ne sont pas contents. Pourquoi, nous, on ne le dirait pas ? Parce que nous non plus, on n’est pas content ! » Hubert Falco rappelle ainsi que la baisse des dotations de l’État s’élève à 44 millions d’euros sur sept années. « On nous demande de faire toujours plus, avec toujours moins ! »
Équation à plusieurs inconnues
« Toujours moins », avec aussi la suppression progressive de la taxe d’habitation, dont la collectivité assure ne pas savoir si elle sera de nouveau compensée ou pas. Une somme qui s’élève tout de même à 84 millions d’euros pour la Métropole. « C’est un peu comme avec la réforme des retraites : on ne comprend rien ! », continue le maire de Toulon. Quant au « toujours plus », c’est un budget de 470 millions d’euros, qui intègre trois nouvelles compétences : l’attribution des aides du Fonds de solidarité logement ; l’aide aux jeunes en difficulté ; le Palais des sports et l’hôtel des arts, qui doit « devenir une antenne du Centre Pompidou », souligne le président de TPM. Hubert Falco égraine : des charges de
fonctionnement maîtrisées, une baisse des charges à caractère général, une dette faible… Il s’enorgueillit d’avoir « peu d’emprunt, donc moins de frais financiers ; ce qui veut dire une épargne importante, donc de l’autofinancement, qui va à l’investissement ». Ces investissements s’élèveront, pour 2020, à 190 millions d’euros, dont les trois quarts iront à des projets proposés par les communes ellesmêmes, « les 25 % restants étants destinés aux grands projets métropolitains », précise Hubert Falco.
Taux des taxes constants
Si le budget est adopté par l’assemblée, il ne l’est évidemment pas à l’unanimité. En effet, bien qu’ils reconnaissent, par la voix de Jean-Yves
Waquet, « des efforts notamment en matière de charges à caractère général », les élus d’opposition estampillés Rassemblement national constatent aussi « des dépenses de personnel en hausse ». « Certes, il y a les transferts de personnel, reprend le conseiller métropolitain RN, mais cela n’explique pas tout. » Surtout, il regrette que malgré « une situation financière confortable », les taux des taxes locales soient simplement conservés, comme les neuf années précédentes, non pas revus à la baisse. « À l’heure des incertitudes, lui répond Hubert Falco, ne pas augmenter, c’est déjà bien. »Et une nouvelle fois de rejeter la faute sur l’État : « La générosité, elle ne vient pas d’en haut ! »