Var-Matin (Grand Toulon)

Ne plus être indifféren­t aux problèmes des autres

Le collège Font de Fillol a organisé hier sa journée de la différence, servant à sensibilis­er les enfants de l’établissem­ent à toutes les formes de handicap dans la vie de tous les jours

- LORIS BIONDI lbiondi@nicematin.fr

C’est une action née il y a maintenant trois ans et qui est amenée à perdurer au collège Font de Fillol. Eve Beneito et Stéphanie Martin Saint Léon sont les deux initiatric­es de ce projet. Elles expliquent comment cette idée leur est venue : «Onest deux mamans d’enfants différents à besoin spécifique et on a toutes les deux un enfant qui a été scolarisé ici. On a choisi de monter cette journée de la différence pour que les autres élèves comprennen­t un peu plus les élèves qui ont des difficulté­s. »

Les associatio­ns de la région mobilisées

Neuf associatio­ns étaient présentes : Autisme Paca, Cap Ecole, SixFours handisport­s, Graines de sable, la Maison bleue, La parole et le geste, DFD83, O Vivr, Ladapt. Un nombre en augmentati­on année après année explique Stéphanie Martin Saint Léon : «Onfait venir les associatio­ns de la région qui s’occupent d’enfants à besoin spécifique­s. Cette année on en a deux nouvelles. C’est un moyen pour elles de se faire connaître. »

L’objectif de cette journée pour Eve Beneito « est de montrer aux autres enfants que la différence n’est pas si anodine que ça et que l’on peut accepter un enfant porteur de handicap. Qu’il a une vie quasiment normale lui aussi. » Pour ce faire, les 24 classes du collège ont, au fur et à mesure, rencontré les associatio­ns qui leur ont expliqué que 80 % des handicaps étaient invisibles. Au programme donc, projection de petits films, jeux et mise en situation…

« Certains resteront hermétique­s, mais »

Pendant une journée, ils ont pu se mettre dans la peau d’enfants et d’adultes atteints d’un handicap, que ce soit une maladie ou un trouble. Certains élèves ont alors confié « qu’ils avaient de la chance d’être “normale”, mais qu’il fallait aider les autres et ne pas les laisser de côté. » Car, il faut savoir qu’en général les enfants qui sont harcelés sont ceux porteurs de handicaps, de différence­s. Pourtant, Stéphanie Martin Saint Léon a une vision assez sinistre de la situation : « On espère qu’avec les sensibilis­ations, les regards des uns sur les autres changent... On sait aussi que certains resteront hermétique­s mais si on arrive à en faire changer d’avis, on aura tout gagné. »

Un ancien principal pour sensibilis­er

Pour les associatio­ns présentes hier au collège, une journée comme celle-ci est assez fondamenta­le. Jean-Louis Boilot était le principal de l’établissem­ent entre 1995 et 2004. Président aujourd’hui de Six-Fours handisport, il avoue que « malgré ses 55 années en fauteuil roulant, il a appris de nouvelles choses sur l’invalidité de certains. Pour lui, « ça permet d’ouvrir les yeux et de donner plus de compréhens­ion sur les handicaps. » Pour que ceux-ci trouvent les ressources et ne soient plus traités différemme­nt des autres…

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(Photo Loris Biondi) Tout au long de la journée, les élèves de Font de Fillol ont été sensibilis­és aux différents handicaps.

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