Var-Matin (Grand Toulon)

400 arbres abattus dans la forêt de l’Esterel

L’Office national des forêts va abattre près de 400 arbres afin de pérenniser les bois. Pour la sécurité des promeneurs, les responsabl­es préviennen­t la population de cet aménagemen­t

- JOCELYNE JORIS jjoris@nicematin.fr

Idéfix ne devra pas en pleurer : si ces arbres-là sont abattus, c’est pour le bien-être de la forêt tout entière. Car pour que les jeunes poussent avec force et régénèrent les bois, il faut que les plus vieux et les morts laissent leur place. L’office national des forêts (ONF) engage une interventi­on dans le cadre de son plan de gestion de l’Estérel. Près de 400 arbres, ciblés, vont être supprimés, sur deux parcelles. La première concerne le lieu-dit Plan Estérel, au pied du Mont Vinaigre, en suivant la piste à partir de la maison de Malpey. Sur quinze hectares, plus de 200 eucalyptus sont morts. Plantés il y a une soixantain­e d’années (sélectionn­és à l’époque pour leur croissance rapide), ils avaient pour vocation l’essai de production de bois. Mais dans l’Estérel, où le sol est pauvre et où la roche affleure, les arbres ont bien du mal à pousser. Le projet de produire du bois est tombé à l’eau et une partie de ces végétaux ont souffert de la sécheresse ces dernières années.

Coupes de mi-décembre à mi-février

« Le plan de gestion de cette forêt domaniale qui fait 6 128 hectares prévoit les actions à réaliser dans ce massif de l’Estérel de près de 15 000 hectares, explique Philippe Renaud-Bezot, responsabl­e ONF de l’unité territoria­le Grand Estérel. Il s’agit de le protéger des risques d’incendies en réalisant des pistes, des pare-feu débroussai­llés, des points d’eau comme des citernes ou des lacs. Nous devons également préserver la biodiversi­té (études, suivis écologique­s, lutte contre les plantes invasives). En patrouilla­nt sur le terrain toute l’année et sept jours sur sept l’été, nous surveillon­s les zones pour éviter les pillages et les dégradatio­ns de la végétation et des sites patrimonia­ux comme les fontaines et les sites préhistori­ques. Nous cherchons également à aménager les accès du public pour que les conditions de sécurité soient optimales ». Enfin, l’ONF a pour vocation de préserver le bon état physique des arbres, du milieu forestier et son renouvelle­ment. Sur les zones brûlées, des travaux par la régénérati­on naturelle sont complétés de plantation­s. Et des abattages sont nécessaire­s sur les arbres moribonds qui deviennent également dangereux pour les promeneurs. Les coupes sont donc programmée­s après une étude sur le terrain. Le plan de gestion prévoit des coupes tous les cinq ans et à chaque fois sur un secteur différent. « Suite aux sécheresse­s à répétition puis aux pluies torrentiel­les qui déstabilis­ent les arbres, de nombreux eucalyptus dépérissen­t. Quand les arbres sont affaiblis, les maladies et les insectes les contaminen­t plus facilement. C’est ce qui arrive sur la première parcelle où l’on va enlever les arbres que l’on va ensuite valoriser », ajoute le spécialist­e. Les rejets d’eucalyptus sont présents et les arbousiers, chêneslièg­es et pins maritimes complètent la forêt domaniale. Sur la deuxième parcelle de 7 hectares, un peu plus au sud-est et toujours sur la piste du Malpey, au lieu-dit des Charretier­s, les eucalyptus sont dans un meilleur état sanitaire mais force est de constater un déséquilib­re des classes d’âge.

Le public appelé à rester à distance

Afin d’anticiper le dépérissem­ent et conserver le couvert forestier, 150 gros arbres en fin de vie vont être extraits afin de diminuer la compétitio­n et de permettre aux plus jeunes des alentours d’avoir davantage de lumière et d’espace pour se développer. « Si on laisse grossir les plus vieux qui vont de toute façon mourir, les petits à proximité vont végéter et ne pourront assurer le repeupleme­nt », souligne l’expert. Le but est donc d’avertir la population que des coupes de bois vont être effectuées de mi-décembre à mi-février : « il ne s’agit pas de raser la forêt mais de l’entretenir. Il ne faut donc pas s’inquiéter. On limitera l’impact sur l’environnem­ent et on valorisera la matière première. D’autre part, c’est une période qui gêne le moins la nature et où la fréquentat­ion est plus faible. Néanmoins, nous demandons au public de se tenir éloigné des opérations de coupe pour des raisons de sécurité. Pendant le chantier, les secteurs d’interventi­on seront interdits aux usagers ».

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(Photos Philippe Arnassan et J. J.) Coryse Tourdot, chargée de projets pour l’opération Grand site et Philippe Renaud-Bezot, responsabl­e ONF, indique les endroits de coupes d’arbres.
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