Réseau mistral et la police nationale main dans la main
Le service de transport en commun et la direction départementale de la sécurité publique ont formalisé, ce mercredi, leur partenariat pour plus de sécurité dans les bus de la métropole
Pour que la qualité du service soit optimale, il faut que la sécurité soit au rendezvous. En matière de transports en commun au moins, la Métropole Toulon - Provence - Méditerranée en est persuadée. Ainsi, mercredi, sous l’oeil d’Hubert Falco, le président de TPM, Thierry Durand, directeur de la Régie mixte des transports toulonnais (RMTT), et Jean-Michel Porez, directeur départemental de la sécurité publique, ont ratifié une convention de coordination de sécurité entre Réseau mistral et la DDSP du Var. Une formalité, qui vient officialiser et renforcer le travail que mènent déjà conjointement la police nationale et le réseau de transport sur onze des douze communes du territoire. La douzième, La Crau, bénéficiera prochainement d’une convention identique, avec la gendarmerie nationale, compétente sur ce secteur. « Cette convention s’inscrit dans le cadre du plan de sécurité nationale mis en place par le ministère de l’Intérieur », précise Thierry Durand, profitant d’avoir la parole pour souligner que les contrôles menés par les trente agents dédiés de Réseau mistral sont généralement plus performants lorsqu’ils sont appuyés par des policiers nationaux. « En 2019, ils ont contrôlé 1,1 million de passagers et établi 42 000 procès-verbaux, soit un taux d’efficacité de 3,5 %. Lorsque la police est présente à bord, ce taux passe à 10 %. » Le directeur de la RMTT illustre par un récent contrôle à Hyères, renforcé par les policiers, au cours duquel les 319 procédures ont donné lieu à 29 PV.
Nombre d’agressions en baisse
Mais l’intérêt de ce partenariat est en fait « un triptyque », rappelle Jean-Michel Porez, le patron de la police dans le Var. Il tient aussi à un échange d’information entre Réseau mistral et la police nationale. « Interpeller, c’est bien, mais avoir des preuves à présenter à la justice, c’est mieux ! » Là aussi, Thierry Durand prend un exemple : « Il y a deux semaines, après la plainte d’une cliente, la vidéoprotection à bord des bus a permis à la police d’identifier un pickpocket, qui sévissait depuis un moment et auquel dix-neuf faits ont été attribués. Il passera les quatre prochaines années à La Farlède ! » Quant aux agressions physiques à l’encontre des agents ou des clients, si elles sont de moins en moins nombreuses chaque année – 63 en 2017 contre 45 cette année –, le travail conjoint entre police et Réseau mistral, permet, lorsqu’elles se produisent, des interventions systématiques et rapides. Troisième point : la formation. Car si Réseau mistral forme chaque année quatorze à seize conducteurs en contrat de professionnalisation, il réserve deux places à des policiers qui souhaiteraient se reconvertir, lorsqu’ils arrivent en fin de contrat. « Une spécificité toulonnaise, unique en France », insiste Thierry Durand.
« Gagnant-gagnant »
En somme, résume Jean-Michel Porez, « c’est un partenariat gagnant-gagnant, qui est bien sûr intéressant pour les usagers, mais aussi pour les services et pour l’institution ». Et qui très bientôt devrait être complété par les polices municipales des douze communes de TPM. « Les agents ont le droit de monter dans les bus dans leurs communes, indique Hubert Falco, mais un cadre juridique est à l’étude pour leur permettre de suivre le parcours des bus dans lesquels ils montent. » Parce que, explique le président de la Métropole, « fier du réseau de transport en commun, parmi les plus appréciés de France », assuret-il, il faut aussi « essayer de résoudre les problèmes qui pourraient encore exister ».