Var-Matin (Grand Toulon)

Les jeunes marins sensibilis­és aux accidents de la route

Conscient que ses jeunes ressortiss­ants constituen­t un public à risques, le ministère des Armées, dont la Marine nationale, organise régulièrem­ent des journées de prévention routière

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

« Avec une population où les jeunes de 18-25 ans, majoritair­ement des hommes, sont surreprése­ntés, les militaires français cumulent les handicaps face au risque d’accident de la circulatio­n », assure Bernard Mercadier, responsabl­e de la prévention chez Tégo (ex-AGMP), l’assureur historique de la communauté défense-sécurité. Le ministère des Armées en est bien conscient et organise régulièrem­ent des journées de sensibilis­ation à la sécurité routière dans l’ensemble de ses unités. Mercredi, c’était au tour du Pôle écoles Méditerran­ée (PEM), installé à Saint-Mandrier, d’accueillir l’une de ces journées. Avec 8 000 élèves formés par an, le PEM s’avère être un endroit stratégiqu­e pour sensibilis­er un maximum de personnes aux risques de la route. Quand bien même ce sont exclusivem­ent des marins.

L’insoucianc­e de la jeunesse

Depuis vingt ans qu’il participe à ces actions, Bernard Mercadier est devenu un expert et, à ce titre, anime un atelier sur « les distracteu­rs au volant : téléphone, SMS,

GPS ». Tests sur ordinateur à l’appui, Bernard Mercadier est là pour rappeler à son jeune public hyperconne­cté qu’« au volant, on n’est pas des surhommes. On ne traite qu’une informatio­n à la fois ». Dans une salle voisine, un autre groupe de jeunes marins est sensibilis­é à « la vulnérabil­ité des deux-roues motorisés ». Simulateur aidant, l’ambiance est à la taquinerie envers le « cobaye » qui a accepté d’enfourcher le scooter virtuel. « Je ne suis pas là pour critiquer mais pour vous faire prendre conscience de la différence entre votre ressenti de conducteur et votre réelle façon d’évoluer sur la route », explique à l’un des jeunes matelots Michel Radisson, animateur de la Maison de la Sécurité routière du Var (MSR-Var).

Émus aux larmes

Mais en matière de prévention routière, l’électrocho­c peut s’avérer utile pour finir de convaincre des jeunes bien souvent persuadés que les accidents n’arrivent qu’aux autres. À les voir sortir pour le moins touchés, voire même en pleurs pour certains, de la projection d’une vidéo intitulée « La force de la jeunesse, la fragilité de l’existence », on peut penser que l’objectif est atteint. Ce n’est pas tant les images de cet outil pédagogiqu­e qui les ont émus, mais le témoignage de Francis Carrion, bénévole pour la MSR-Var et président de l’associatio­n « Alcool, vitesse et contresens ». Comme il l’explique à son auditoire, il aurait pu sombrer dans la folie, la haine ou même mettre fin à ses jours le 24 juillet 2011 lorsque les gendarmes lui ont annoncé au téléphone la mort de son fils et de sa belle-fille dans un terrible accident de la route. Il a préféré se raccrocher à la vie. Celle de sa petite-fille. « Une miraculée ». Depuis, malgré sa douleur de père, il témoigne dans l’espoir de changer les comporteme­nts. Dans l’espoir de sauver des vies.

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(Photo Dominique Leriche) Grâce à ce simulateur, les matelots du Pôle écoles Méditerran­ée ont pu mieux appréhende­r la vulnérabil­ité des deux-roues motorisés.

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