Des employés de l’Odel mobilisés pour leurs « acquis sociaux »
En soixante ans, c’est la première manifestation de ce genre devant l’Odel. » Casquette rouge et mégaphone à la main, ce syndicaliste encourage les employés massés devant le siège de l’association, dans la haute ville de Toulon. Il est vrai que dans cette institution varoise de l’animation et de la petite enfance, on est plus habitué à entonner des comptines qu’à scander des slogans. Hier matin pourtant, à l’appel de FO et de la CGT, une cinquantaine d’employés de l’Odel ont manifesté. Pas contre la réforme des retraites (quoique) mais contre le projet de la direction de conclure un « accord de performance collective ». Ce dispositif hérité des fameuses « ordonnances Macron » permet de modifier les conditions sociales pour les employés (durée du travail, congés mais pas le salaire) y compris si elles sont moins favorables que ce que prévoit la branche professionnelle concernée. « Cet accord nous fait perdre de nombreux acquis prévus par notre convention collective », déplore Anne Gadea, déléguée syndicale FO, qui évoque pêle-mêle la fin du paiement des trois jours de carence en cas de maladie, la suppression des jours « enfant malade ». « Nous avons tenté de négocier mais nous nous sommes heurtés à un mur. Cet accord a finalement été signé par la CFDT, qui ne représente que 46 % du personnel, or pour entrer en vigueur le projet d’accord doit être signé par des syndicats représentants 50 % des salariés », enrage Nathalie Duguet (CGT). « Aujourd’hui pourtant, on dit aux salariés : soit vous acceptez, soit vous êtes licenciés », fustige une autre employée, qui précise qu’une action en justice est à l’étude pour dénoncer cet accord.
« Moderniser le fonctionnement »
Contacté hier midi, le directeur de l’Odel Var Marc Lauriol jouait l’apaisement (« Les négociations vont continuer, il n’y aura pas d’entrée en vigueur au 1er janvier ») avant de défendre sa réforme : « Il s’agit de moderniser le fonctionnement de notre structure. Les employés ne sont pas perdants. Il y a un dispostif d’abondement pour la retraite, un accord d’intéressement, ce projet d’accord est soutenu par de nombreux agents de l’Odel ». Même son de cloche à la CFDT, la seule organisation syndicale signataire : « C’est un accord qui va améliorer la compétitivité de l’entreprise dont pourront profiter les salariés via l’intéressement. C’est important afin de gagner et de conserver des marchés publics pour conserver les emplois, notamment chez les administratifs », estime Sophie Aliberti. Regroupant environ 260 agents, l’Odel Var gère des crèches, des colonies de vacances, mais également un centre de loisirs/restaurant situé dans le centre commercial L’Avenue 83. Une rencontre entre direction et délégués syndicaux devait intervenir, hier, en fin d’après-midi.