La crèche de la cathédrale est interconfessionnelle
Notre-Dame-de-la-Seds abrite, cette année, une crèche nichée dans un décor de désert de Judée. Le mariage entre Provence et Terre sainte est original, mais passe bien
Les santons sont provençaux mais le décor est le désert de Judée, avec collines, palmiers et tentes. Pour la première fois, la crèche traditionnelle de Noël de la cathédrale NotreDame-de-la-Seds, au coeur de Toulon, a pour toile de fond un décor biblique représentant le lieu ou « Jésus vainquit les tentations en se confiant à Dieu ». Pourquoi un tel choix ? « J’ai laissé carte blanche aux gens de la paroisse, répond le père Alexis Wiehe, curé-archiprêtre. Certains visiteurs seront peut-être interloqués par la crèche mais c’est une bonne chose. Il faut innover. »
« Notre lien avec la tradition juive »
Quand on regarde la trentaine de personnages de la crèche, on remarque que tous les santons sont Provençaux... et qu’un chandelier à sept branches trône même (certains jours) au centre. Peu catholique ? « Au contraire : c’est pour rappeler à tous que Jésus était juif. Et on trouvait original de mettre les santons dans un décor en Israël », commente Charles Gonnel, frère consacré qui, avec Martine, Dominique, Bernard, Frédéric et Jean-Michel, a confectionné la crèche 2019. Au fond de la cathédrale, elle attire tous les regards et les paroissiens sont légitimement fiers de susciter la curiosité. « Voir un symbole juif, comme le célèbre chandelier, dans la crèche provençale, c’est vrai que ça étonne... ça me permet, en tout cas, d’expliquer à ma fille de huit ans, la vie du Christ », témoigne Carole, une mère de famille venue faire une offrande. « C’est aussi une façon de rappeler notre lien, à nous catholiques, avec la tradition juive », ajoute Alexis Wiehe. Cette crèche interconfessionnelle va rester en place jusqu’au début du mois de février. Les visites sont libres et ouvertes à tous.