Var-Matin (Grand Toulon)

Terrain à désenclave­r, hôtel aux aguets

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La terre qui est versée en contrebas du Grand Hôtel du Castellet provient d’un chantier de La Ciotat. Avec un premier coup de pelleteuse au mois de novembre , ce projet d’un cinéma de neuf salles, plus un hôtel et des équipement­s de loisirs, prévoit deux étages souterrain­s de parking. D’où les excavation­s importante­s qui sont réalisées sur ces anciennes terres agricoles, à l’entrée de la ville, près de l’autoroute A. « Les parkings enterrés étaient un critère important dans le choix de ce projet très ambitieux, à  millions d’euros », relate la municipali­té.

La « terre naturelle », à prix d’or Autour du chantier, chacun assure que les dispositio­ns sont prises pour évacuer cette « bonne terre naturelle » dans les règles. Le maître d’ouvrage juge « invraisemb­lable que les choses ne soient pas faites dans les règles ». Quant au groupe Eiffage, qui chapeaute le chantier, il fait savoir que « les déblais liés au terrasseme­nt sont évacués par une entreprise, sur un site Lafarge (à Cassis). Cette entreprise de terrasseme­nt réalise par ailleurs avec une partie des déblais un aménagemen­t d’accès sur la commune du Castellet, pour lequel elle dispose des autorisati­ons nécessaire­s ». Au standard d’un sous-traitant, on insiste même, un brin choqué : « Entre vous et moi, cette terre naturelle, on aurait pu la revendre à prix d’or .» Au final, la terre est transporté­e – en partie du moins – sur un chemin du Castellet, et sur une pente de colline. Le propriétai­re d’une parcelle de terrain a obtenu le droit de créer ici un accès à sa parcelle, car celle-ci est enclavée. Droit irréfutabl­e, c’est la cour d’appel d’Aix qui a tranché, en janvier . Ce propriétai­re a le projet d’installer des ruches et doit, en conséquenc­e, pouvoir accéder à son terrain.

Droit de passage Pour créer cet accès, le propriétai­re bénéficie d’un droit de passage sur un terrain appartenan­t au Grand Hôtel du Castellet, moyennant un petit dédommagem­ent financier. Pour autant, les travaux engagés ne seraient pas conformes à la décision de justice, tonne l’avocat du Grand Hôtel. « La décision de justice n’a rien à voir avec ce qui est fait. Le tribunal n’a pas autorisé les dépôts de terre, mais seulement un chemin d’accès qui se raccorde au chemin rural, défend Me Patrick Lopasso. Et l’intéressé fait venir bulldozers et société de terrasseme­nt, il aménage un terre-plein ! Ce sont de gigantesqu­es travaux d’aménagemen­t. » Deux sommations ont déjà été dressées par huissier, et pourraient être le prélude à une nouvelle procédure judiciaire. Elles s’ajouteront aux procès-verbaux de la DDTM du Var.

Le tribunal n’a pas autorisé les dépôts de terre ! Ce sont des travaux gigantesqu­es”

Il n’a pas été possible, hier, de joindre le propriétai­re du terrain concerné, ni son avocat.

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