Le contre-projet des Républicains
Reporter à 65 ans le départ en retraite pour garantir les pensions : les Républicains ont dévoilé, hier, leur « contreprojet » de réforme des retraites, en prenant soin de se démarquer de l’exécutif qui a selon eux élaboré «lecontraire d’une réforme de droite ». « Le système universel du gouvernement va créer de nombreux perdants » et «des retraités pauvres », a affirmé le président du groupe parlementaire Damien Abad, en présentant un projet de réforme « juste et audacieuse » et en vilipendant « le double langage » du chef de l’Etat. Parmi leurs propositions, compilées sur le site préserver-les-retraites.com, l’idée de « repousser l’âge du départ à la retraite d’un trimestre par an pendant 12 ans » jusqu’à 65 ans. Il s’agit de «garantir l’équilibre financier du système » pour permettre « le maintien du niveau de pension pour tous », selon Damien Abad. Autres points : préserver les caisses complémentaires et maintenir les droits familiaux pour les mères de familles et les veuves.
« Le bal des hypocrites »
Certaines propositions rejoignent celles du gouvernement : relèvement à 1 000 € des petites retraites, meilleure prise en compte de la pénibilité... Les députés LR veulent aussi « mettre définitivement fin aux régimes spéciaux » à l’horizon 2032. Pour autant, « cette réforme n’est pas une réforme de droite », qui a présenté un texte « bien différent de celui du gouvernement », a martelé le président du groupe parlementaire, en critiquant vivement « le bal des hypocrites » autour de l’âge pivot de 64 ans évoqué par le Premier ministre. C’est « un succédané » et un « faux-semblant, pour éviter de dire qu’on repousse l’âge de la retraite » mais « l’âge pivot, c’est la réduction des pensions », a abondé le président de la commission des finances de l’Assemblée, Eric Woerth.Alors qu’Emmanuel Macron « est enfermé dans sa promesse de ne pas toucher aux 62 ans », Damien Abad a prédit « une grande reculade » : il est « fort probable que l’âge pivot ne résiste pas aux vacillements de l’exécutif ». « Le Président sort affaibli après la crise des « gilets jaunes » et son mépris des corps intermédiaires se retourne contre lui », a-t-il ajouté. Pour LR qui peine à juguler l’hémorragie vers LREM, ce contre-projet se veut aussi « la preuve que la droite n’est ni asphyxiée ni avalée par le macronisme », a souligné Damien Abad.