Var-Matin (Grand Toulon)

La famille s’interroge sur un éventuel empoisonne­ment

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Des proches d’Alexia Daval [ci-contre], dont le mari Jonathann a reconnu le meurtre, s’interrogen­t sur un éventuel empoisonne­ment de la jeune femme et ont demandé une nouvelle expertise, a indiqué, hier, le procureur de la République de Vesoul. Emmanuel Dupic a déclaré avoir été saisi par la juge d’instructio­n chargée de l’enquête de cette demande d’acte portant sur « une nouvelle expertise relative à des produits retrouvés dans le sang d’Alexia Daval ». « Une première expertise complète (sur cet aspect du dossier) avait déjà été réalisée [...], raison pour laquelle j’ai demandé le rejet de cette demande qui n’est pas utile pour découvrir les causes de la mort d’Alexia Daval, qui sont connues et résultent de l’étrangleme­nt », a poursuivi le procureur. « Je vais prochainem­ent adresser à la juge d’instructio­n mon projet d’acte d’accusation pour qu’elle décide du renvoi de l’affaire devant la cour d’assises de la HauteSaône », a par ailleurs annoncé le magistrat du parquet, qui souhaite clore « cette instructio­n (...) pour que le procès se tienne ».

Déterminer l’origine de molécules médicament­euses

Défendus par Me Gilles-Jean Portejoie, la soeur et le beau-frère d’Alexia Daval, Stéphanie et Grégory Gay, ont indiqué à l’hebdomadai­re local La Presse de Gray qu’ils s’interrogea­ient sur la présence régulière de molécules médicament­euses dans le sang d’Alexia, alors qu’elle n’avait jamais fait état de la prise de tels médicament­s auprès de ses proches. Parmi ces molécules figurent du zolpidem (un somnifère), du tétrazépam (un relaxant musculaire interdit depuis 2013) et du Tramadol (un antalgique opiacé), contre-indiqué dans le cadre du processus de procréatio­n médicaleme­nt assistée (PMA) suivi par Alexia. « Certaines parties civiles mettent en avant l’hypothèse d’une possible soumission chimique, voire d’un empoisonne­ment, à plus ou moins long terme », a constaté l’avocat de Jonathann Daval, Me Randall Schwerdorf­fer, jugeant cette « demande particuliè­rement tardive [...] totalement incongrue ». Toutefois, «si cette question n’est pas réellement travaillée et évacuée dans le cadre de l’instructio­n, elle sera alors de nature à déstabilis­er les débats devant la cour d’assises et de nuire à la manifestat­ion de la vérité », a-t-il estimé. « Ne pas l’exploiter laisse la possibilit­é d’imaginer que Jonathann Daval a assassiné Alexia, ce qui ne lui a absolument jamais été reproché », a-t-il ajouté. Poursuivi pour meurtre sur conjoint, Jonathann Daval a reconnu avoir violemment frappé et étranglé son épouse Alexia en octobre 2017 à Gray-la-Ville (Haute-Saône) lors d’une violente dispute conjugale, avant de brûler partiellem­ent son corps.

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