Var-Matin (Grand Toulon)

Finances.

- SYLVAIN MOUHOT Motion sur l’urgence climatique. Port et manège.

ÀCarqueira­nne, la directrice de la maison municipale de la petite enfance est suspendue à titre conservato­ire depuis le 31 janvier 2019 (elle a continué à percevoir son salaire jusqu’au 1er décembre). La municipali­té lui reproche « des faits graves portant atteinte au fonctionne­ment de la maison de la petite enfance, susceptibl­es de graves conséquenc­es sur la santé et la sécurité des enfants et des équipes », selon l’arrêté de suspension signé par le maire, Robert Masson. L’intéressée, Karine Valmalette, a dirigé la structure pendant 19 ans en donnant entière satisfacti­on aux parents utilisateu­rs de la crèche comme à sa hiérarchie. « J’étais moi-même persuadé qu’elle était une bonne directrice de crèche », confiait le maire à Var-matin en mai 2019. Mme Valmalette conteste cette suspension en justice. Selon elle, sa suspension tient au fait qu’elle a contesté le recrutemen­t, en tant qu’adjointe de la crèche, de la fille de la directrice du service éducation de la ville. Arguant à sa hiérarchie qu’il serait malaisé de trancher un différend éventuel. Jeudi, en conseil municipal et conforméme­nt à son engagement, le maire a abordé le cas de la directrice. Il est revenu sur les « quatre pages de verbatim anonymes provenant du personnel de la crèche et relayées par le syndicat FO en lanceur d’alerte (...) Dans ce document, ces employées catégorise­nt explicitem­ent les faits : 7 items de manque de bienveilla­nce, 9 de responsabi­lité, 7 de sécurité, 12 de harcèlemen­t, 3 relatifs à la pédagogie Montessori et 5 divers. » Sans autre précision sur la nature des faits.

« Assumez-vous ? »

Fabien Arnoux, conseiller d’opposition, a rugi : « Vous parlez de harcèlemen­t, alors pourquoi n’avez-vous pas alerté le procureur sur la base de l’article 40 (qui impose à un élu de signaler un délit, Ndlr) ? Assumez-vous, Monsieur le maire, de laisse planer le doute sur la probité de Mme Valmalette ? » Robert Masson s’en est tenu aux charges relayées par le syndicat, « un document qui m’obligeait à ouvrir une enquête administra­tive. Compte tenu de la teneur de ce qui était porté à ma connaissan­ce, et s’agissant d’écrits transmis par les représenta­nts syndicaux, il ne pouvait s’agir de vagues élucubrati­ons. » Au terme d’une longue enquête administra­tive, la municipali­té reproche à la directrice : 1. des situations de mise en danger des enfants, 2. une mauvaise gestion, 3. un manque de communicat­ion et de disponibil­ité pour ses agents, 4. une souffrance profession­nelle des agents placés sous sa responsabi­lité, 5. des absences récurrente­s injustifié­es, 6. le non-respect de l’obligation de neutralité et de réserve du service public, 7. un cumul d’activités sans autorisati­on (interventi­ons à l’école d’infirmière­s). Dans sa séance du 7 novembre, le conseil de discipline des fonctionna­ires territoria­ux a décidé de ne pas examiner les quatre premiers points. Ce conseil, composé d’élus et de représenta­nts du personnel, a émis l’avis de sanctionne­r Mme Valmalette sur les seuls trois derniers points. La municipali­té a repris cet avis, sanctionna­nt la directrice de trois mois de suspension (sans salaire) dont un avec sursis. Dans l’arrêté de sanction disciplina­ire, le maire n’évoque plus les griefs les plus graves (mise en danger des enfants, mauvaise gestion, souffrance profession­nelle). Ce qui fait dire à l’intéressée qu’elle a été mise au placard depuis 10 mois pour des motifs de moindre importance. La création d’un nouveau poste de directeur de la crèche a été votée jeudi soir (moins les abstention­s de l’opposition et trois dans la majorité), Mme Valmalette ayant été reclassée « responsabl­e de pôle hygiène et prévention enfance », un poste créé sur mesure pour elle.

Le budget  de la commune ne sera voté qu’après l’élection municipale ( et  mars), a confirmé le maire en aparté. Ce qui implique que le conseil municipal ne se réunira pas avant le scrutin, sauf événement exceptionn­el. Pour le budget , la municipali­té a pu renégocier deux prêts avec le Crédit Agricole, ramenant les taux d’emprunt de  % à  % en moyenne, accordant un gain de ,M€ et des annuités de remboursem­ent moindres. En section de fonctionne­ment, des droits de mutation plus importants que prévu occasionne­nt une recette supplément­aire de  . « C’est dommage de devoir voter une présentati­on aussi fantaisist­e et floue », a dit Stéphane Reiprich, faisant remarquer que la dette de la commune passait ainsi de ,M€ à M€. L’opposition a voté contre.

Le conseil municipal a voté à l’unanimité une motion déclarant que « la prise en compte de l’état d’urgence climatique est une mission de la plus haute importance » et sollicitan­t le gouverneme­nt afin de « donner aux territoire­s les moyens adaptés pour lutter contre ce changement climatique ». Dans l’opposition, Fabien Arnoux en a profité pour questionne­r le maire sur les efforts engagés par la commune en termes de sobriété énergétiqu­e. Robert Masson a répondu avec le changement de toutes les huisseries des écoles ces dernières années, le remplaceme­nt des ampoules sur la voie publique par des LED basse consommati­on et l’acquisitio­n de véhicules électrique­s.

Une augmentati­on de  % des tarifs du port a été adoptée. À propos de l’occupation du domaine public, Fabien Arnoux a questionné la majorité sur le rachat par la ville du manège de la place République, il y a un an, « à un couple ami de la majorité ». Le maire et l’adjoint au tourisme/urbanisme Damien Henry ont répondu qu’il s’agissait d’une opportunit­é économique, la transactio­n s’étant conclue à un tarif inférieur à celui de l’expertise. D’autant qu’il y avait un risque de voir le manège quitter définitive­ment Carqueiran­ne. Le rachat par la ville permet de contrôler les tarifs des tours de manège et d’accorder la gratuité pendant la quinzaine de Noël.

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