Var-Matin (Grand Toulon)

Le djihadiste Mickaël Dos Santos condamné à  ans de réclusion

-

Il envoyait des « Je t’aime » à sa mère et des photos de têtes tranchées à ses amis : le djihadiste français Mickaël Dos Santos, qui est sans doute mort en Syrie, a été condamné hier à Paris par défaut à 30 ans de réclusion criminelle. La cour d’assises spéciale de Paris, uniquement composée de magistrats, a assorti la condamnati­on d’une période de sûreté des deux tiers, soit la peine maximale encourue, se conformant en tous points aux réquisitio­ns. Cet adolescent déscolaris­é de banlieue parisienne, fasciné par la violence, est considéré comme l’un des bourreaux de Daesh, posant volontiers au côté de têtes tranchées, parfois brandies comme des trophées. Jugé pour associatio­n de malfaiteur­s à visée terroriste et pour menaces de mort contre un journalist­e via Twitter, Mickaël Dos Santos avait gagné la Syrie en août 2013 avec plusieurs autres jeunes. Douze membres de cette filière dite de Champigny-sur-Marne (Val-deMarne) ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix ans d’emprisonne­ment, le maximum encouru en correction­nelle. Le cas de Mickaël Dos Santos avait été disjoint : en raison de la gravité des charges pensant contre lui, il avait été renvoyé devant les assises.

« Un meurtrier de ouf »

Né le 17 janvier 1992 au Portugal, Mickaël Dos Santos est naturalisé français en 2005. Il grandit en région parisienne, abandonne rapidement les études et la religion catholique pour se convertir à l’islam. Selon des témoins, il se radicalise notamment en fréquentan­t la mosquée Triton de Villiers-surMarne. Début août 2013, il quitte le domicile familial en prétextant se rendre au Portugal, mais rejoint la Syrie via la Turquie. Régulièrem­ent, il postera sur les réseaux sociaux ou enverra à ses amis restés en France des photos, comme celle d’une série de têtes fraîchemen­t tranchées avec pour légende « Belle brochette » , et des messages vantards comme : « La dernière fois que j’ai tué, c’était hier. » Il appelle au « djihad offensif » contre les Français « mécréants » . Il était devenu, aux dires d’un de ses amis, « un meurtrier de ouf » . Un djihadiste interpellé à son retour de Syrie a affirmé aux enquêteurs que Mickaël Dos Santos avait été tué à l’automne 2018 lors de l’encercleme­nt de Raqqa, où il combattait comme sniper.

Newspapers in French

Newspapers from France