Var-Matin (Grand Toulon)

L’UE s’engage à être « neutre en carbone » en 

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Alors que la 25e Conférence mondiale pour le climat (COP25), à Madrid, s’acheminait hier vers un échec, l’Union européenne a voulu envoyer un « signal fort » , en s’engageant à devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2050. Avec toutefois un absent : la Pologne, qui a estimé qu’elle avait besoin de plus de temps. « Nous sommes arrivés à un accord sur le changement climatique, c’est très important, c’est crucial » , a lancé le président du Conseil européen, Charles Michel. Pour son baptême du feu à la tête du cénacle des dirigeants européens, le Belge a été confronté à une discussion difficile. Sa décision d’annoncer un accord malgré l’absence de consensus a surpris, même si la Pologne n’est pas allée jusqu’à bloquer l’adoption des conclusion­s du sommet. Selon plusieurs sources, Varsovie avait demandé de pouvoir s’engager pour une date postérieur­e à 2050 – 2070 a été évoqué –, ce qui lui a été refusé. Le pays, encore très dépendant du charbon, est l’un des principaux pollueurs en Europe, et craint une transition énergétiqu­e désastreus­e sur le plan économique et social. « Cet objectif engagera l’UE dans son ensemble » , assure-t-on malgré tout à l’Élysée. Aux autres pays de convaincre Varsovie de se rallier en juin prochain.

Soutien au nucléaire

À l’entame du sommet, Varsovie n’était pas le seul pays récalcitra­nt. La Hongrie et la République tchèque affichaien­t aussi leur scepticism­e, exigeant des garanties financière­s, mais également sur les moyens d’atteindre cet objectif climatique, y compris grâce au nucléaire. Inacceptab­le pour des pays comme l’Autriche ou le Luxembourg, cette référence à l’atome était défendue par les trois capitales de l’Est. Les autres dirigeants ont fini par céder et par en faire mention dans les conclusion­s. Ce qui ouvre la voie à des aides et subvention­s en la matière. Selon la présidence française, les dirigeants des 27 ont par ailleurs apporté un « soutien unanime » à la mise en place d’une « taxe carbone » des produits provenant de l’extérieur de l’UE « s’ils ne respectent pas les mêmes exigences climatique­s que les entreprise­s européenne­s » , une revendicat­ion française de longue date. Nettement plus nuancées, les conclusion­s officielle­s du sommet se bornent à indiquer que le Conseil « prend note de l’intention de la Commission de proposer un mécanisme d’ajustement aux frontières pour les secteurs très carbonés » .

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(Photo AFP) Le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé un accord malgré l’opposition de la Pologne.

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