Gutierrez, la der amère
Le pivot colombien Richard Gutierrez repartira chez lui la semaine prochaine pour prendre soin de sa famille, touchée par des inondations. Il laissera un souvenir mitigé au TEF
Ce n’est pas vraiment de gaieté de coeur que Richard Gutierrez va rapatrier sa carcasse chez lui, en Colombie. Car le pivot va quitter Toulon à l’issue du dernier match de l’année, cet aprèsmidi à Lens, face à Béthune (18 h 30). Il retourne aider sa femme et ses deux enfants, qui ont vu leur maison dévastée par des inondations à Valledupar, dans le nord du pays. Gutierrez, « qui montait en puissance depuis la Ligue des Champions » (dixit son coach), aurait sans doute préféré une autre sortie. Car il commençait à trouver ses repères dans un nouveau style de jeu pour lui.
« J’aurais aimé marquer plus de buts »
« En France, il y a plus d’individualités, de un contre un... Et ça va très vite. L’adaptation était facile grâce à mes coéquipiers, des super gars, mais elle a pris un peu de temps », reconnaît le joueur de 30 ans. Ses premières apparitions avec le TEF, loin d’être convaincantes, ont fait douter la direction. Gutierrez a tardé à trouver l’efficacité, qualité suprême à son poste. Et donc à faire oublier ses prédécesseurs, comme Jhow et William. « J’aurais aimé marquer plus de buts », répète celui dont le compteur reste pour l’instant bloqué à sept unités (dont une en coupe d’Europe). « Mais je vais en ajouter trois à Béthune », plaisantet-il – à moitié – derrière son appareil dentaire. Il s’attend néanmoins à un déplacement compliqué avec un effectif décimé (« il nous manque des joueurs importants, mais avec les autres, on va tout faire pour gagner »). En tout cas, avec un gabarit qui pèse sur les défenses, le Colombien a beaucoup apporté à l’équipe. « C’est une grande perte pour nous car c’est une personne attachante, admet Karim Deman-Marouani, qui va regretter ses qualités humaines. Et il court beaucoup pour un pivot, il est facile à trouver. Il a une bonne protection du ballon et c’est aussi un bon passeur. On aurait eu besoin de lui en seconde partie de saison. On espère trouver un joueur qui a son profil. » Car Gutierrez sera remplacé au sein de l’effectif varois (deux recrues sont attendues pendant la trêve). Discret et quasi-anonyme ici, il va retrouver un peu de lumière et de notoriété dans son pays. Auprès de sa famille, il va pouvoir se consacrer à son école de futsal, qu’il a créée « pour sortir les enfants de la rue et les éloigner de la drogue ». Mais aussi à sa carrière internationale, lui qui disputera en janvier les éliminatoires du championnat du monde. En se disant que ses trois mois à Toulon l’auront fait grandir.