Les premiers candidats au glyphotests sont motivés
Une quinzaine de Varois ont répondu à l’appel de l’association Bioconsom’acteurs pour détecter la présence de traces de la molécule controversée. Résultats attendus à la fin du mois
Alors que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) vient de décider le retrait de 36 produits à base de glyphosate à partir de 2021, le taux autorisé de glyphosate, un herbicide de synthèse, dans l’eau potable est de 0,1 nanogramme par millilitre (0,1 ng/ml). Combien les candidats au glyphotest en auront-ils dans leurs urines ? Ils vont devoir attendre les derniers jours du mois pour le savoir. L’association varoise Bioconsom’acteurs, qui orchestre pour le compte de l’association Campagne glyphosate le dépistage dans le Var, a réuni l’autre jour une quinzaine de ces volontaires au restaurant coopératif Ecce Terra, au Cannet-des-Maures. Autant de personnes sont attendues ce dimanche 15 décembre à La Crau
(1) et il est encore possible de s’y inscrire. Chacun s’était préalablement inscrit et avait reçu les consignes : remplir une fiche d’autorisation, une autre, anonymisée, avec des éléments relatifs à son mode d’alimentation, son cadre de vie, de travail, etc. Et apporter un chèque de 85 euros pour payer le laboratoire allemand qui effectue toutes les analyses pour cette campagne citoyenne.
Fiole de prélèvement numérotée
Une fiole de prélèvement, dotée d’un numéro, est donnée à chaque personne. Seule la secrétaire de l’association a la liste des noms avec le numéro de la fiole correspondant. Le prélèvement d’urine sera effectué à domicile, selon un protocole soigneusement expliqué aux volontaires. La présence d’un huissier de justice n’est pas nécessaire quand le test n’est pas destiné à appuyer une plainte. Le laboratoire devrait communiquer les résultats à l’association, qui les donnera à chaque personne, à la fin du mois. Les personnes présentes sont motivées. Il y a beaucoup de retraités. Jean-Pierre Calistri et son fils Tristan,
demeurant respectivement à La Valette-du-Var et Solliès-Pont, sont venus en famille. Le premier, 62 ans, est directeur d’école : « J’ai appris la possibilité de faire ce test par Var-matin, explique-t-il. J’ai appelé, on m’a tout expliqué, j’ai envoyé un mail pour m’inscrire. J’essaye d’être prudent sur ce que je mange, j’achète bio et je veux savoir où je me situe. C’est un peu un challenge mais aussi pour que les associations puissent avoir des éléments ». Tristan, écogarde pour une collectivité, ajoute : « J’avais déjà vu une émission intéressante sur les gens qui participaient à un glyphotest. Cela permet de parler de ce problème. J’essaie de manger bio, je me fournis chez un maraîcher et un apiculteur près de chez moi. Je fais cela pour moi, pour mes enfants plus tard, pour les hommes en général ». Comme eux, les autres participants espèrent contribuer à une prise de conscience plus générale sur un sujet qui fait polémique. Car entre les études contradictoires sur la dangerosité du glyphosate, le débat politique, et les rétropédalages du gouvernement sur le dossier, la question reste complexe. Un prochain rendezvous pour d’autres candidats
(2) au glyphotest est donc fixé aujourd’hui à La Crau. 1. Des élus locaux, le maire de Correns, ceux de La Seyne et Le Plan-de-la-Tour notamment, qui se sont inscrits au glyphotest, ne sont pas venus à la réunion, préférant, d’après les organisateurs, se faire envoyer la fiole de prélèvement par courrier. 2. Les personnes intéressées peuvent contacter l’équipe de coordination de Campagne Glyphosate Var au 06.81.84.21.30. Ou 06.70.51.06.48. Ou par mail : campagne.glyphosate.83@gmail.com