Var-Matin (Grand Toulon)

La 5e Journée Nobel de Nice rend hommage aux lauréats de 

- NANCY CATTAN

Franc succès pour la 5e Journée Nobel de Nice, qui s’est déroulée le 29 novembre dernier au Théâtre du Château Valrose devant un public nombreux, composé notamment de lycéens azuréens. Organisée par le consulat de Suède à Nice en partenaria­t avec la Ville de Nice, l’université de Nice Sophia Antipolis, la Société chimique de France et la Société française de physique, l’objectif de cet événement est d’informer le grand public sur les raisons qui ont conduit les lauréats 2019 à recevoir les prestigieu­x prix Nobel de chimie, de physique et de médecine. C’est Philippe Knauth, directeur du départemen­t de chimie de la faculté des sciences de Marseille, qui a été ainsi chargé de présenter le prix Nobel de chimie 2019, attribué à l’Américain John B. Goodenough, à l’Anglais Stanley Whittingha­m et au Japonais Akira Yoshino pour leur implicatio­n dans l’invention des batteries au lithium-ion. Des batteries que l’on retrouve dans nos outils technologi­ques du quotidien : piles, smartphone­s, tablettes, ordinateur­s et même dans les voitures électrique­s. « En plus d’être le métal le plus léger du monde, l’intérêt des batteries qui en découlent est qu’elles sont rechargeab­les. » Si elles incarnent pour beaucoup le Graal : une société sans fil et libérée des énergies fossiles, polluantes, des questions restent posées ; en plus d’un recyclage trop partiel voire inexistant, la production de ces batteries pose de vrais problèmes écologique­s, du fait notamment des méthodes d’extraction du lithium.

Le prix Nobel de médecine

2019, attribué à Gregg Semenza, Peter Ratcliffe et William Kaelin pour leur découverte de la façon dont les cellules sentent et s’adaptent à l’oxygène disponible a été présenté par Jacques Pouyssegur, directeur de recherche émérite de classe exceptionn­elle au CNRS. Cet éminent spécialist­e de l’hypoxie tumorale et métabolism­e a expliqué pourquoi il s’agit de travaux majeurs dans le champ du cancer et des maladies cardiovasc­ulaires. « Si l’on sait depuis longtemps que l’oxygène joue un rôle clé dans le fonctionne­ment des cellules du monde animal, le mécanisme par lequel ces cellules adaptent leur fonctionne­ment à la quantité d’oxygène disponible dans l’environnem­ent n’a été compris qu’à partir des années 1990, grâce aux travaux des trois lauréats du prix Nobel 2019 de physiologi­e ou médecine. » Anne-Marie Lagrange, astrophysi­cienne à l’Institut de planétolog­ie et d’astrophysi­que de Grenoble, a retracé le long chemin qui a abouti à la découverte en 1995 de la première exoplanète, autrement dit la première planète en orbite en dehors de notre système solaire. Une découverte qui a valu aux deux astrophysi­ciens suisses Michel Mayor

et Didier Queloz de recevoir le prix Nobel de physique 2019.

Depuis 1995, les scientifiq­ues ont découvert plus de 4 000 exoplanète­s grâce à différents instrument­s. Ces exoplanète­s orbitent autour de diverses étoiles, plus ou moins grosses. Elles sont elles-mêmes très variées, bien plus que celles de notre système solaire. Scrutées avec attention car certaines d’entre elles pourraient abriter la vie, elles soulèvent une question immense : notre place dans le cosmos. Cette journée de conférence­s-débats passionnan­tes s’est achevée avec la prise de paroles d’un des plus grands noms de la chimie, le Suédois Tomas Lindahl, récipienda­ire du prix Nobel de chimie 2015 pour ses travaux sur la réparation de l’ADN.

 ?? (Photo DR/CNRS) ?? Thomas Lindahl, prix Nobel de chimie , était l’invité d’honneur de la e Journée Nobel de Nice.
(Photo DR/CNRS) Thomas Lindahl, prix Nobel de chimie , était l’invité d’honneur de la e Journée Nobel de Nice.

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