Quand opère-t-on ?
À partir de degrés de courbure, la question de la chirurgie se pose d’emblée, et au-delà de degrés, elle est
incontournable. « Le rachis va continuer à bouger, il faut donc impérativement intervenir avant la fin de la croissance osseuse, car c’est sur elle que l’on va s’appuyer », indique le Dr Solla. Pour résumer, le principe est simple : il s’agit de repositionner les vertèbres dans le bon axe.
« Il existe deux types d’interventions. La première est l’arthrodèse, elle consiste à bloquer l’articulation. On positionne des vis au niveau de la courbure, qui serviront d’ancrage à des tiges (façonnées sur mesure) sur lesquelles sera aligné le rachis, détaille le Dr Olivier Rosello, chirurgien orthopédique à Lenval. Il s’agit d’une chirurgie à ciel ouvert, à l’inverse de la seconde méthode, la thoracoscopie. Cette fois, l’opération est mini-invasive : grâce à des incisions réalisées sur les côtés, on positionne des vis sur des vertèbres. Mais cette fois, on les relie entre elles par un câble. On corrige ainsi la courbure en partie directement pendant l’intervention. C’est ensuite la croissance osseuse qui va corriger le reste. » En somme, les os vont grandir dans le bon sens. Le choix de l’une ou l’autre technique ne doit rien au hasard. « L’arthrodèse va consister en une soudure
définitive. Cela signifie qu’il faut que l’adolescent ait atteint la maturation osseuse, car le rachis, bloqué, ne pourra plus grandir », souligne
le Dr Solla. « C’est l’inverse pour la thoracoscopie : comme on va s’appuyer sur la croissance, il ne faut pas intervenir trop tard, précise
le Dr Rosello. On va donc opter pour cette technique dans les situations où la déformation est telle qu’on ne peut pas attendre un an ou deux de plus. »