Des loups tuent des brebis à l’intérieur d’une bergerie
Samedi soir, plusieurs loups s’en sont pris à un troupeau dans une bergerie à La Verdière. C’est une dramatique première dans le Var, où les attaques en plein air sont nombreuses
C’est une dramatique première dans le Var, victime des multiples attaques de troupeaux en plein air par les loups. Un cran supplémentaire a été franchi, samedi soir, vers 21 h, puisque le massacre s’est produit au coeur d’une bergerie, au domaine de La Raphèle, à La Verdière. Guillaume Menut, l’éleveur, qui habite sur place, est sous le choc : « J’ai entendu les patous aboyer et j’ai vu les brebis dehors alors qu’elles sont enfermées dans la bergerie, j’ai pensé que j’avais oublié de mettre le loquet à la porte, jamais je n’ai imaginé que les loups étaient à l’intérieur ».
Il faut éclaircir la meute
Quand il entre dans le bâtiment situé à côté de sa maison, le spectacle est terrible : « Tout était sens dessus dessous. Il y avait du sang partout, trois bêtes tuées, trois grièvement blessées et agonisantes tout au fond » qu’il a dû euthanasier pour abréger leurs souffrances, hier matin, après le passage de l’agent de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). D’après l’éleveur, canis lupus, dont on connaît l’intelligence, a opéré en deux temps et en nombre. Pendant que l’un (ou plusieurs) éloignait les patous, un autre (ou des autres) est entré par les fenêtres ouvertes situées à deux mètres de hauteur. « Comme je suis arrivé tout de suite, ils ont pu les tuer mais n’ont pas eu le temps de les manger », ditil. L’agent de l’ONCFS a dressé un constat. « Il a confirmé que c’était bien des loups. Il préconise de grillager les fenêtres de la bergerie, assure Guillaume Menut. Je ne peux pas entendre ça alors que les attaques sont récurrentes, parfois en plein jour dans les parcs. Là, on a franchi un cap. Le loup n’a plus peur ni des patous, ni de l’homme. Il faut éclaircir la meute. » Pris de panique, ses animaux ont tellement poussé vers la sortie « qu’ils ont dégondé le portalet, cassé les râteliers, pour s’enfuir. Heureusement, sinon, vous imaginez le tas de viande que j’aurais découvert… » Avec l’aide de son père, également éleveur, qu’il a appelé en renfort, Guillaume Menut a remis en état sa bergerie durant une partie de la nuit.
Dégâts collatéraux
Dans les jours à venir, il redoute les dégâts collatéraux du mouvement d’affolement : « On risque d’avoir des pattes cassées, des agneaux piétinés, des blessures de frottement » parmi son troupeau de cinq cents brebis et autant d’agneaux. Tout le cheptel est traumatisé. Sans oublier les trois petits dont les mères ont été égorgées, qui risquent de mourir, et inversement les trois brebis dont les agneaux sont morts, et qui peuvent développer une mammite. De source bien informée, il y aurait au moins trois meutes sur le secteur (Var Ouest, Provence Verte et Espiguières).