Var-Matin (Grand Toulon)

Le congé sabbatique

Le nombre de travailleu­rs qui décident de prendre une année sabbatique tard dans leur carrière serait en augmentati­on. Et vous, ça vous tente ?

- LOUISE TEMPIER

C’est un doux rêve que de nombreux salariés caressent en secret... Si la plupart n’oseront jamais, d’autres franchisse­nt le pas. Et pour cela, toutes les raisons sont bonnes : faire le tour du monde, suivre une formation, travailler à l’étranger, monter sa boîte, partir en mission humanitair­e, soutenir un proche malade, retaper sa maison, élever ses enfants ou simplement profiter de longues vacances... Concrèteme­nt, le congé sabbatique est un congé pour convenance personnell­e qui suspend le contrat de travail d’un salarié.

Entre six et onze mois

Pour en bénéficier, le salarié doit remplir certaines conditions : une ancienneté d’au moins 36 mois dans l’entreprise ou six années d’activité profession­nelle dans le secteur privé. Et il ne faut pas avoir bénéficié d’un projet de transition profession­nelle (PTP), ni d’un congé de création d’entreprise, ni d’un précédent congé sabbatique. Si ces conditions sont remplies, et en l’absence de convention­s particuliè­res, il faut adresser une demande au moins trois mois avant la date de départ envisagée avec la durée souhaitée, par lettre recommandé­e avec avis de réception. Le congé pourra alors être compris entre six et onze mois maximum. Le congé sabbatique n’a pas à répondre à une finalité particuliè­re. Le salarié n’a même pas besoin d’avoir un projet quelconque pour justifier une demande, et s’il en a un, il n’est pas tenu de le dévoiler.

Les motifs de refus

Dans une petite ou moyenne entreprise (TPE, PME), le congé sabbatique peut avoir des répercussi­ons négatives sur l’activité et le développem­ent de la société. Cette situation est donc prise en compte par la loi, qui autorise les employeurs d’entreprise­s de moins de 200 salariés à refuser un congé sabbatique. Cependant, le refus doit être détaillé noir sur blanc et justifié : conséquenc­es préjudicia­bles sur la production, sur le bon fonctionne­ment du service et de l’entreprise, etc. Un report est également possible, quelle que soit la taille de l’entreprise et sans justificat­ion des ressources humaines. Il est toutefois limité à six mois dans les entreprise­s de plus de 200 salariés et neuf mois dans les entreprise­s de moins de 200 salariés.

Contrat, salaires, congés...

Durant le congé sabbatique, le contrat de travail est suspendu. Le salarié n’acquiert pas d’ancienneté, n’a pas droit à des congés payés et ne perçoit pas de rémunérati­on. Pour compenser cette situation, il peut demander le report de ses congés payés annuels dans la limite de six années. Si c’est accepté, il percevra alors, lors de son départ, une indemnité compensatr­ice. Autre possibilit­é : bénéficier des droits acquis sur un compte épargne-temps.

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(Unsplash) Qui n’a jamais voulu de tout plaquer juste quelques mois pour partir à l’autre bout du monde ?
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