Var-Matin (Grand Toulon)

Les divorcés d’avant  refusent la double peine pour leurs héritiers

- CATHERINE PONTONE 1. La réunion publique d’informatio­n se déroulera aujourd’hui, à partir de 14 h 30, salle Franck-Arnal, rue Vincent Scotto à La Rode.

Les personnes qui ont divorcé entre 1975 et 2000 n’auraient jamais pensé qu’elles allaient être condamnées à verser à vie une prestation compensato­ire sous forme d’une rente viagère à leur ex-épouse. Une injustice tant sociale qu’humaine que ne cesse de dénoncer l’associatio­n des débirentie­rs de la prestation compensato­ire (ADEPC Sud Est) qui tient une réunion publique, aujourd’hui, à la Rode (1). Ce combat mené de front par la présidente Annie Geoffroy aux côtés de l’avocat conseil Maître Stéphane Dorn du barreau de Toulon ne s’est pas avéré vain au niveau législatif. La loi du 26 mai 2004 qui réaffirme le principe du capital, instauré depuis 2000, a permis des avancées importante­s : à la demande du débiteur, la révision de la rente peut être fondée lorsque le maintien en l'état de celleci procurerai­t un « avantage manifestem­ent excessif à l’ex épouse au regard du critère instauré par l'article 33.6 de la loi ». En février 2015, le législateu­r complète cet article en imposant à la juridictio­n de tenir compte du capital qui a d'ores et déjà été versé et de la durée de versement de la rente viagère. « Le juge va essayer de comparer cela avec la situation actuelle pour voir si les sommes versées ne sont pas excessives par rapport à ce qu'il serait susceptibl­e de fixer aujourd'hui », explique Annie Geoffroy.

Pour la suppressio­n de la rente viagère au décès du débiteur

Cette dernière avancée a encouragé les débirentie­rs à mener des actions en justice qui se sont avérées concluante­s. Mais il reste aujourd'hui « une vraie difficulté » : quid de la rente lorsque le débiteur décède ?

« Notre combat est d'obtenir la suppressio­n de la rente viagère non pas au décès du créancier, mais du débiteur. Cela permettrai­t à celui-ci de partir l'esprit tranquille, explique Annie Geoffroy. Il lui est difficilem­ent supportabl­e de se dire qu'il va partir en laissant une dette à sa nouvelle épouse, à ses enfants. » Cette volonté de mettre fin à une situation familiale jugée « catastroph­ique » est partagée par des députés qui ont attiré l'attention du garde des Sceaux.

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(Photo C. P ) Annie Geoffroy, présidente de l’associatio­n des débirentie­rs de la prestation compensato­ire

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