Var-Matin (Grand Toulon)

Un test de détection d’Alzheimer disponible sur prescripti­on

Fruit de dix années de recherche, ce test sanguin est capable de déterminer dès les premiers signes d’alerte si un sujet est atteint

- ANNE-SOPHIE DOUET

C’est à la fois une avancée dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, et une consécrati­on pour la recherche française : une entreprise de biotechnol­ogie parisienne, Alzohis, vient de lancer la commercial­isation d’un test capable de détecter la maladie dès l’apparition des premiers symptômes. Depuis janvier 2020, les médecins généralist­es, gériatres, psychiatre­s spécialisé­s et neurologue­s hexagonaux peuvent prescrire Noratest – c’est son nom – à leurs patients âgés de 55 ans et plus, dont les troubles de la mémoire et de l’orientatio­n évoquent un Alzheimer. Pas d’examen invasif et coûteux en temps à redouter, «il s’agit d’un test qui ne demande rien de plus qu’une prise de sang précédée d’un entretien médical », rassure Romain Verpillot, docteur en chimie analytique, à la tête d’Alzohis. Chaque année en France, 225 000 nouveaux cas d’Alzheimer sont diagnostiq­ués à des stades modérés ou sévères, c’est-à-dire très tardivemen­t. « Trop tardivemen­t », déplore le Dr Romain Verpillot, qui rappelle que la maladie se manifeste par une démence résultant de lésions au sein du système nerveux central qui progressen­t longtemps à pas feutrés.

Aucun traitement

Si de nombreux essais cliniques et thérapeuti­ques sont en cours, il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement médicament­eux permettant de guérir la maladie. Pour autant, précise le directeur d’Alzohis, « il est prouvé qu’en mettant en place précocemen­t, c’est-àdire dès les premiers signes d’Alzheimer, une prise en charge adaptée, on fait gagner au malade comme à son entourage, souvent rudement mis à l’épreuve, des années de qualité de vie. C’est tout le sens de Noratest qui, en révélant dès les premiers symptômes la maladie d’Alzheimer, ouvre la voie à des mesures qui favorisent aussi longtemps que possible la préservati­on de l’autonomie », rappelle-t-il. Pour mener à bien ces tests, Alzohis s’est associé au réseau Inovie, premier groupe libéral indépendan­t de biologie médicale en France, qui se charge de collecter les échantillo­ns de sang et de mener, dans son laboratoir­e spécialisé, les analyses nécessaire­s au diagnostic. C’est là que la biologie croise les mathématiq­ues de pointe : « Dans le sang, de petites molécules appelées catécholam­ines présentent des signatures spécifique­s de la maladie d’Alzheimer, développe le scientifiq­ue. Nous avons mis au point un algorithme qui prend en compte, entre autres critères, la concentrat­ion de ces biomarqueu­rs, pour déterminer si un sujet est atteint de la maladie d’Alzheimer ou pas », conclut-il. Le bilan du test est ensuite adressé au patient puis au médecin prescripte­ur, qui se charge d’envisager, le cas échéant, des examens complément­aires et une orientatio­n vers un spécialist­e.

(Agence locale de presse)

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(Photo A.L.P.) Grâce au test développé par l’équipe du Dr Romain Verpillot, les médecins généralist­es ont la possibilit­é, depuis janvier, de détecter la maladie d’Alzheimer par une simple prise de sang.

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