Quand le vase déborde
La réalité pulvérise la fiction : plus de amendements ont été déposés à l’Assemblée nationale sur la réforme des retraites. Vingt-deux mille, nulle coquille à traquer ici. A coups de copiés-collés et de dictionnaire des synonymes, le déluge s’est abattu sur le Palais-Bourbon. A ce jeu de cons, les insoumis décrochent haut la main le pompon : amendements à eux seuls, soit par député LFI. Une productivité quasi infamante pour des élus qui prônent la réduction du travail. En regard, les députés LR font figure de piètres joueurs avec leur total de amendements. Sauf qu’eux prétendent être des gens « responsables », imprégnés d’une culture de gouvernement. Sans blague ! Comment voulez-vous, à l’aune de ces comportements de cour d’école, que la cote des parlementaires remonte ? Jean-Luc Mélenchon pourra toujours se pousser du col et clamer que « la République, c’est lui », il ne représentera jamais que ceux qui l’ont soutenu. Soit une minorité de Français qui ne valent pas blanc-seing pour une politique de terre brûlée. Au train contestataire où vont les choses, il est désormais peu probable qu’Emmanuel Macron se risque à concrétiser, avant la fin du quinquennat, sa volonté de réduire les parlementaires d’un quart. Ses ouailles en seraient les premières victimes. Le chef de l’Etat a pourtant eu la bonne intuition : députés et sénateurs, c’est trop. Nombre d’entre eux, sous le sceau du « off» , le concèdent volontiers, sans pouvoir être taxés de populisme. Même hors cas particulier d’une réforme majeure comme celle des retraites, les parlementaires sont souvent enclins à un activisme stérile, déposant à tour de bras amendements et propositions de loi pour doper leur score sur les sites qui évaluent leur travail. Qu’importe si ces textes finissent au panier, sans même être discutés.
« Macron a vu juste : il faut réduire le nombre de parlementaires. »