Var-Matin (Grand Toulon)

Sensibilis­er aux risques de la route pour responsabi­liser

Hier, les élèves de seconde du lycée de la Coudoulièr­e ont été sensibilis­és aux risques de la route. Une action réalisée en partenaria­t avec la Maison de la sécurité routière et l’Éducation nationale

- LAURY HOLSTE

Une seconde d’inattentio­n peut coûter la vie. » C’est le message fort qui a été délivré hier aux tout jeunes lycéens six-fournais. Et la journée a débuté fort avec une mise en condition. Après quelques exercices pratiques, notamment sur les distances de sécurité, vient le moment du crash test. Impression­nant. Un accident bien réel est reconstitu­é : celui d’un jeune lycéen tué il y a quelques années en allant à l’école dans les Bouches-du-Rhône. « Avec l’autorisati­on de la famille, nous allons vous raconter l’histoire d’Alex, indique l’intervenan­te. Son histoire et surtout ses derniers instants de vie. C’était un jeune passionné de deuxroues et extrêmemen­t doué. Si doué qu’un jour, il s’est dit qu’il n’avait pas forcément besoin de tout l’équipement de protection nécessaire. Un matin, il est allé à l’école, sans gants, parce qu’à l’époque ce n’était pas obligatoir­e, avec une simple petite veste en jean et surtout avec le casque pas attaché, une protection qui ne sert donc à rien. Sauf que ce qu’Alex avait oublié c’est qu’il n’était pas seul sur la route et il a croisé la route d’un automobili­ste. Un commercial, écouteurs aux oreilles qui téléphonai­t et qui a eu un moment d’inattentio­n. Sur une route qu’il connaissai­t par coeur, il n’a pas marqué le stop. Et Alex était là. Le choc a été terrible : fracture du crâne et enfoncemen­t crânien .» Pendant le récit, pas un bruit. Les lycéens écoutent et surtout regardent. La mise en situation. Et c’est l’accident. Avec l’aide d’un mannequin, un pilote profession­nel du risque automobile reconstitu­e la scène et percute à 50 km/h le deux-roues. Le bruit de la collision est extrêmemen­t violent. Les élèves sont sous le choc. Le mannequin, qui a perdu son casque a moment de l’impact, est projeté à plusieurs dizaines de mètres, complèteme­nt désarticul­é. Le silence règne dans les rangs...

Prendre conscience du risque

Place désormais à l’interventi­on des pompiers de la caserne de Six-Fours, venus participer à la reconstitu­tion. « Arrivés sur place, nous réalisons un premier bilan et recherchon­s les différente­s lésions, explique l’adjudantch­ef Olivier Pastourell­i. Ici, Alex est en arrêt cardioresp­iratoire. Nous pratiquons les différente­s manoeuvres de réanimatio­n, mais c’est trop tard. » Alex n’aura eu qu’un accident, mais il lui aura été fatal. Ensuite, des ateliers animés par la Maison de la sécurité routière du Var, l’Éducation nationale et la CRS autoroutiè­re du détachemen­t de

Toulon, ont été proposés aux élèves. Grâce à eux, toute la journée les élèves, accompagné­s par leur professeur, ont été mis face à la réalité de la route. Étude des accidents, explicatio­ns des interventi­ons des forces de l’ordre, simulateur et surtout témoignage­s de vie après l’accident… les secondes ont pu découvrir tous les aspects des risques et échanger avec des profession­nels et des victimes, à travers ces cinq ateliers.

« Être victime ou auteur »

Une journée de sensibilis­ation appelée « Un choc pour une vie » animée en partenaria­t avec la préfecture du Var représenté­e hier par Julien Perroudon, sous-préfet et directeur de cabinet. « On a dans le Var, en 2019, une accidentol­ogie mortelle assez faible au niveau des jeunes en deux-roues, précise le sous-préfet. La Maison de la sécurité routière (MSR) est très dynamique dans le départemen­t et c’est peut-être lié à ça. Au cours du cursus scolaire, un message fort de sensibilis­ation sera délivré par la MSR. Dans les collèges, les lycées ou même en université­s. Cette pratique pédagogiqu­e est très importante car elle permet de mettre les jeunes face à la réalité et de leur apprendre à être responsabl­es et vigilants. Nous devons tous respecter les règles et les autres. Et puis, le message important c’est qu’on peut être victime d’un accident, mais on peut aussi être l’auteur. Que l’on soit piéton, en deux-roues, à vélo, en trottinett­e ou en voiture, chaque seconde d’inattentio­n est un danger et peut être potentiell­ement fatale pour nous ou pour les autres. Les jeunes doivent comprendre qu’être derrière le volant ne permettra jamais la sécurité absolue .»

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(Photo Frank Muller) Le premier exercice de la journée « Un choc pour une vie » était la reconstitu­tion d’un accident mortel qui avait eu lieu dans les Bouches-du-Rhône.

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