Var-Matin (Grand Toulon)

Une bataille de chiffres autour du « plan vert »

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Sous pression face à l’opposition que déchaîne son projet d’extension du terminal 2, l’aéroport NiceCôte d’Azur, a présenté le 15 janvier un « plan vert ». Qui a laissé sceptique le Collectif citoyen 06, arguant d’« inexactitu­des » ou d’ «objectifs fantaisist­es ». D’abord sur l’engagement pris par l’aéroport pour 2030. Il s’agit d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre (GES) en se passant de toutes compensati­ons carbone

(1) grâce auxquelles Nice est « neutre » depuis 2018. Un engagement cantonné à la plateforme aéroportua­ire, sa consommati­on énergétiqu­e, ses véhicules et ses machines, ainsi qu’au « roulage » des appareils, au sol. Mais pas le trafic aérien, quand les roues des avions ne touchent plus terre.

« Pas possible… »

« Zéro émission au sol, ça voudrait dire que les avions se rendent de leur point de manoeuvre au point de décollage sans utiliser leurs réacteurs… Ce n’est pas possible , objecte Airy Chrétien, du Collectif citoyen 06. Il y aura toujours un minimum d’émissions de GES, alors pourquoi ne pas le dire ? » Mais c’est surtout sur les émissions de GES de la part des avions en vol que le Collectif citoyen 06 pointe des aberration­s. L’aéroport entend s’y attaquer. Dominique Thillaud, président du directoire des Aéroports de la Côte d’Azur, a évoqué cette extension de la lutte anti-gaz à effet de serre au périmètre aérien compris dans « un rayon de 50 km, cycle LTO », c’est-à-dire pour les avions au décollage et à l’atterrissa­ge. Celui-ci intègre l’avion en approche en dessous de 915 m d’altitude, son atterrissa­ge, son « roulage » sur les pistes, puis son décollage jusqu’au retour à 915 m. Après 2030, l’aéroport veut être en mesure d’absorber ces émissions. Et l’estimation avancée est de 60 t d’équivalent CO2. Ce que le Collectif citoyen 06 conteste : « Les émissions de GES du volume LTOnesontp­asde60t (...) mais de 155 000 t, selon une source de l’aéroport (...), soit 2 500 fois plus. Par ailleurs, Dominique Thillaud (...) évoque la lutte anti-gaz à effet de serre au périmètre aérien compris dans un rayon de 50 km. Ce rayon étant plus important que celui du seul cycle LTO (environ 18 km en phase approche et 9 km en phase décollage), le tonnage d’équivalent CO2 des décollages et atterrissa­ges dans un rayon de 50 km serait donc bien supérieur aux 155 000 tonnes du cycle LTO. Ce qui rend d’autant moins possible d’absorber ces émissions ». (1) Financemen­t d’actions de développem­ent durable, créatrices d’énergie verte, etc.

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