Var-Matin (Grand Toulon)

Mélanome : la technologi­e au service du dépistage et du suivi Actu

Le centre hospitalie­r de Cannes va prochainem­ent s’équiper d’un dermatosco­pe numérique corps entier, une machine vouée à faciliter le suivi, surtout celui des patients à risques

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Le mélanome est un cancer de la peau particuliè­rement sournois puisqu’il peut évoluer rapidement mais surtout à bas bruit. Dans 70 % des cas, il se développe sur une peau saine (sous la forme d’une tache pigmentée), pour le reste il s’agit de la dégénéresc­ence d’un naevus – un grain de beauté – préexistan­t. On le comprend bien : la surveillan­ce est primordial­e. Surtout chez les individus les plus à risques tels que les personnes présentant un phototype clair et ayant subi des coups de soleil dans l’enfance. Pour mener à bien cette mission, l’unité de dermatolog­ie du Centre hospitalie­r Simone-Veil de Cannes, dirigée par le Dr Isaac Bodokh, va s’équiper d’un dermatosco­pe numérique corps entier (1). « Le dermatosco­pe classique dont sont équipés tous les dermatolog­ues voire certains généralist­es permet d’observer la peau avec davantage de précision qu’à l’oeil nu. Outre l’effet grossissan­t, on peut voir une autre sémiologie c’est-à-dire une nouvelle descriptio­n numérique corps entier : les vaisseaux, les globules, va, lui, permettre de prendre des etc. Il est possible de

« Mieux le coupler à un appareil photo pour

jauger prendre des clichés d’une lésion. Seulement,

l’évolution on n’aura que

des naevus » l’image d’une zone très restreinte de la Dr Isaac Bodokh peau, résume le Dr Bodokh. Le dermatosco­pe photos en haute définition beaucoup plus larges.»

Pour mieux comparer les images

Ainsi, la peau du patient sera photograph­iée sous toutes les coutures. L’appareil va pouvoir restituer une image texturée telle que celle qui apparaît dans le dermatosco­pe. C’est donc bien plus qu’un simple cliché. Par ailleurs, l’ordinateur va traiter ces images et, grâce à des algorithme­s relativeme­nt simples, pourra alerter le praticien sur l’aspect anormal d’une lésion. Car « pour identifier un mélanome, on se base sur certains indices (lire encadré, ndlr), rappelle le Dr Bodokh. Or le critère évolutif du naevus est parfois difficile à identifier : d’une part, parce que le patient ne remarque pas toujours l’apparition d’une lésion (par exemple lorsqu’elle est dans le dos) ; d’autre part, parce qu’il ne se souvient pas nécessaire­ment de l’aspect qu’elle avait un an plus tôt. Le dermatosco­pe numérique corps entier va nous aider en ce sens que l’on pourra se référer à des images que l’on aura prises précédemme­nt. Nous aurons une base fiable de comparaiso­n pour juger l’évolution du naevus.» L’ordinateur pourra aussi signaler l’apparition d’une lésion encore très petite. C’est d’autant plus utile que certains mélanomes sont achromique­s, c’est-à-dire sans couleur. Grâce à ce dispositif, le suivi sera encore plus fiable. C’est d’autant plus important que le pronostic du mélanome est intimement lié à la précocité de son dépistage. 1. Le financemen­t de l’appareil est assuré en grande partie par le conseil départemen­t des AlpesMarit­imes dans le cadre de son appel à projets santé 2019.

Dermatolog­ue

 ?? (DR) ?? Voici typiquemen­t le type de patient pour qui le dermatosco­pe numérique corps entier va faciliter le suivi. Il présente un très grand nombre de naevus sur une peau claire.
(DR) Voici typiquemen­t le type de patient pour qui le dermatosco­pe numérique corps entier va faciliter le suivi. Il présente un très grand nombre de naevus sur une peau claire.
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