Var-Matin (Grand Toulon)

Le corps du disparu de Cogolin avait été retrouvé au fond d’une carrière

À compter d’aujourd’hui, la deuxième semaine de session de la cour d’assises du Var à Draguignan sera, comme la première, consacrée à une seule affaire qui remonte à trois ans

- G. D.

Sous la présidence du conseiller François Guyon, la cour jugera une affaire de meurtre en février 2017 à Cogolin. Aux côtés de l’accusé principal, trois autres personnes viendront répondre de délits connexes.

Corps immergé dans une carrière

À Cogolin, la disparitio­n de Marc Clairay avait été signalée le 21 février 2017 à la gendarmeri­e de Grimaud. Cet homme de 48 ans venait de sortir de prison et terminait sa peine sous bracelet électroniq­ue. Ses proches, qu’il appelait quotidienn­ement, étaient sans nouvelle de lui depuis quatre jours. L’enquête des gendarmes les avait conduits à faire des recherches dans le trou d’eau de la carrière du Reverdi, au Plan-de-la-Tour, où un corps avait été retrouvé lors d’une affaire criminelle en 2009. De fait, ils y ont retrouvé le corps de Marc Clairay le 27 février 2017. Il était enveloppé dans un drap blanc, ligoté et lesté avec des disques d’haltères en fonte. Il présentait un impact de balle dans la tête. Dès cette sinistre découverte relatée dans notre titre, Sébastien Huet, un barman cogolinois de 33 ans s’était constitué prisonnier à la brigade de Grimaud, avec deux de ses amies, Jelena et Noémie.

Roulette russe et gros calibre

Il avait indiqué que dans la soirée du 17 février, il avait reçu Marc Clairay à son domicile de Cogolin, en présence de Jelena. Alors qu’il avait bu beaucoup d’alcool et consommé de la cocaïne, il lui était venu l’idée de jouer à la roulette russe, avec un revolver 44 Magnum. Le même que celui de Clint Eastwood dans L’inspecteur Harry. Il avait garni le barillet de trois douilles de munitions déjà percutées. Il s’était tiré une première fois dans la tête, sans danger, puis avait actionné deux fois la détente vers Jelena, dans les mêmes conditions. Et, tournant l’arme vers Marc Clairay, il avait percuté une quatrième cartouche. Mais celle-là était intacte et Marc Clairay a été tué sur le coup. Sébastien Huet avait passé les deux jours suivants à nettoyer son appartemen­t, cacher son arme et se débarrasse­r du corps dans le trou d’eau. Pour ce faire, il avait bénéficié des conseils d’une de ses relations d’un club de tir et de l’aide matérielle de ses deux amies.

Thèse de l’accident

Pour lui, il s’agissait d’un dramatique accident, car il disait n’avoir aucun contentieu­x avec la victime. Il devra cependant répondre de l’accusation de meurtre devant la cour d’assises, assisté par Me Isabelle Colombani. Les trois personnes mises en cause pour lui avoir apporté leur concours seront poursuivie­s pour les délits de modificati­on de la scène de crime, destructio­n de preuve et recel de cadavre. Le bâtonnier Philippe Barthelemy et Mes Laure Bonneviall­e-Haller, Brigitte Fossat et William Galliot plaideront pour leur défense. Mes Coline Martin et Muriel Gestas représente­ront les proches de la victime.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) La cour d’assises jugera des faits survenus à Cogolin en février .

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