Vanille, un an, enlevée et tuée par sa mère
La petite Vanille, un an, pour laquelle une « Alerte enlèvement » avait été déclenchée samedi soir, a été retrouvée morte hier en fin d’après-midi à Angers, dans un conteneur à vêtements, et sa mère placée en garde à pour « meurtre aggravé » après ses aveux. Le matin, la mère de la fillette, Nathalie Stephan, 39 ans, avait été retrouvée dans un hôtel de Nantes, ce qui avait suscité l’inquiétude des enquêteurs. « La maman nous a confirmé avoir donné la mort à son enfant vendredi, avant même l’heure à laquelle elle devait la remettre. Après une longue mise en confiance de la part des enquêteurs, elle a accepté de leur dire où elle avait mis le corps de son enfant, à côté de chez elle, et a conduit les enquêteurs à cet endroit », a déclaré hier soir le procureur de la République d’Angers Eric Bouillard.
« Par étouffement ou strangulation »
Lors de sa garde à vue, Nathalie Stéphan, qui présente des troubles psychiatriques importants, avait fourni des explications « un peu fantaisistes », selon le procureur, indiquant dans un premier temps avoir confié son enfant à une amie, puis l’avoir tué « par étouffement ou strangulation ». Un mode opératoire qui reste encore à établir, tout comme les motivations. « Elle a fourni très peu d’explications.
On va essayer d’avoir un peu moins de confusion dans les explications qui nous sont données », a précisé M. Bouillard. La garde à vue de Mme Stéphan se poursuit pour « meurtre sur mineur par ascendant » jusqu’au plus tard demain matin, a-t-il indiqué. À l’issue de cette garde à vue, elle pourrait être hospitalisée ou placée en détention. Le dispositif « Alerte enlèvement » a lui été levé. « Le moment où la maman a donné la mort à son enfant, elle le situe à vendredi. Vendredi en tout début d’après midi elle est effectivement encore accompagnée de son enfant et à partir du milieu d’après-midi, elle ne l’est plus », a indiqué le procureur, qui estime que les faits se sont vraisemblablement produits « entre 13 heures et 15 heures ».
« Une femme en grande difficulté »
Mme Stephan était hébergée depuis un an dans le centre maternel d’Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées. Sa fillette avait été confiée à l’Aide sociale à l’enfance et placée dans une famille d’accueil, mais elle pouvait continuer à voir sa mère régulièrement pendant un temps donné durant la semaine. La mère avait quitté le foyer vendredi à 11 heures et aurait dû ramener sa fille à 17 h 30. Elle avait déjà par le passé ramené un autre enfant hors des délais impartis, a rappelé le procureur, qui a décrit Mme Stéphan comme une femme « en grande difficulté, sans réseau amical ». La trentenaire avait par ailleurs déjà connu un épisode suicidaire il y a plusieurs mois. Mais « à aucun moment la mère n’avait par le passé mis en danger l’un ou l’autre de ses enfants ». Concernant le délai de 24 heures écoulé entre la non-remise de l’enfant et le déclenchement du plan « Alerte enlèvement », la substitut du procureur général de la République d’Angers Catherine Vandier avait expliqué dans la matinée que « la maman ne présentait a priori pas de danger », ayant l’enfant «demanière tout à fait légale ».