Thaïlande : carnage dans un centre commercial, 29 morts
Pas moins de 29 morts, dont des civils – le plus jeune étant un garçon de 13 ans – et des membres des forces de l’ordre. C’est le bilan glaçant de la tuerie perpétrée par un soldat à Nakhon Ratchasima, dans le nord-est de la Thaïlande (nos éditions d’hier), ont annoncé hier les autorités. Après une nuit entière émaillée d’échanges de tirs nourris et d’images de foule s’échappant du centre commercial théâtre d’un carnage, les troupes d’élite ont abattu l’assaillant au petit matin, mettant fin à un périple sanglant de 17 heures qui a tenu le pays en haleine. Hier, des centaines de personnes se sont rassemblées près du site, ont allumé des bougies et prié en mémoire des victimes alors que des moines récitaient des prières. « C’est sans précédent en Thaïlande et je veux que ce soit la dernière fois qu’une telle crise se produit », a déclaré le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha à l’hôpital de Nakhon Ratchasima où les victimes de la tuerie, dont deux grièvement blessées au cerveau, ont été prises en charge.
Une mitrailleuse lourde et un fusil d’assaut
Prayut, ancien n°1 de l’armée, a mis en cause un « problème personnel » lié à la vente d’une maison pour expliquer la dérive du militaire. Ce dernier, Jakrapanth Thomma, un jeune adjudant-chef, a utilisé une mitrailleuse M60, un fusil d’assaut et des munitions qu’il a dérobés sur sa base militaire, l’une des plus importantes de Thaïlande. La tuerie y a commencé samedi en fin d’après-midi. Trois personnes y ont trouvé la mort, d’abord au domicile d’un officier puis dans la caserne où le soldat a dérobé des armes et un véhicule militaire pour se rendre dans le centre-ville. Une fois sur place, il s’est introduit dans le centre commercial et a ouvert le feu au hasard. Durant les très longues heures qui ont suivi, il a posté des vidéos et photos de lui, ainsi que plusieurs messages sur sa page Facebook, comme « Dois-je me rendre ? », ou encore : « Personne ne peut échapper à la mort. »
Des dizaines de personnes ont tenté de fuir alors que la police et des soldats masqués et armés de fusils d’assaut prenaient le contrôle du rez-de-chaussée après une fusillade et procédaient à l’évacuation du bâtiment par petits groupes. Quelques heures plus tard, le soldat retranché était abattu. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montrait des tireurs d’élite en sangles sur des passerelles surélevées, pointant leurs fusils vers le bas alors que des tirs nourris résonnaient dans un hall en contrebas. 1. Korat est l’une des principales villes de garnison deThaïlande, un pays où l’armée est très impliquée dans la société et en politique.