Troubles mentaux : quel
En pleine alerte sanitaire, le confinement fait craindre des effets désastreux chez les personnes souffrant de troubles dépressifs. Collectivités, associations, psychologues cherchent à l’éviter
Dans la « guerre sanitaire » que mène notre société au Covid-19, voilà un autre front qui fait redouter des victimes collatérales. Par temps de confinement, quid de nos concitoyens déjà fragilisés psychologiquement ? Comment les épauler ? Les aider ? Leur éviter de se sentir isolés, au risque de sombrer ? Ces questions, nombre d’acteurs se les sont posées bien avant le 17 mars. Collectivités, associations, psychothérapeutes, proches : tous détiennent une partie de la réponse. Une réponse au cas par cas, pour un enjeu de société majeur. « C’est un sujet très important, à ne surtout pas négliger, confirme Philippe Pradal, premier adjoint au maire de Nice. Pour des personnes qui présentent des fragilités psychologiques, le confinement peut générer des phénomènes de décompensation ou de grande détresse. »
Des actions locales
Pour l’heure, le suivi des personnes à risque à Nice n’aurait pas révélé d’aggravation. « Mais nous n’en sommes qu’au début », se méfie Philippe Pradal. Ville et université vont donc proposer une thérapie collective à base de « psychologie positive » (lire ci-dessous). Nice mise aussi sur l’application My Coach Activity, visant à encourager la pratique du sport – même chez soi. Bien avant le Covid-19, la ville d’Antibes avait de son côté adopté l’application StopBlues, afin de prévenir le suicide. De multiples réponses existent. Même pour les plus durement éprouvés. Avec l’attentat du 14 juillet 2016, Nice et la Côte d’Azur ont déjà fait l’expérience d’un traumatisme de grande ampleur. « Les gens découvrent le chaos dans lequel nous sommes H24 depuis trois ans et demi, observe Thierry Vimal, co-président de l’association Promenade des Anges. Je n’ai pas peur, mon entourage non plus. Mais pour d’autres, ça en rajoute encore une couche. » Les numéros de téléphone habituels restent plus que jamais actifs. Pour prévenir de nouveaux drames.