« Peuchère, je plains les sportifs ! »
Si Yves Pujol ne s’est pas encore mis à la muscu, il n’en garde pas moins la forme olympique. Petite leçon de physique avec un clown impayable
Petite voix. Etonnant pour ce fort en gueule. Plus habitué à la ramener sur les planches qu’à la confiner entre quatre murs. C’est peut-être l’air parisien qui ne lui va pas au timbre... Yves Pujol est pourtant coincé làhaut. Chez les gens de la haute. Capitale. « Parce que je ne voulais pas me séparer de mes enfants. »De ses minots passés de l’autre côté de la frontière sudiste. De sa zone libre où il aime tant siffler avec les cigales... Petite voix. Parce qu’il fait ce qu’il n’a pas le temps de faire. D’ordinaire. Classer ses notes. Ses idées. Jetées sur le portable. Griffonnées sur une nappe en papier... Alors il trie, le saltimbanque. Dégraisse les stocks. Revisite ses sketches. Avec l’espoir de pimenter l’été varois avec Aïoli. Enfin, s’il renoue avec son corps d’athlète. Tout en rondeurs. Proprotionnées.
« Ça, c’est l’avantage du clown : pas besoin d’être bien gaulé pour amuser ! » Pourtant, tous les jours, le Toulonnais se promet qu’il va faire des séries de pompes. Des abdos. Tendre ses muscles et faire couiner sa plastique de rêve. « Oh putain, mais à chaque fois j’oublie. A ce rythme, je vais prendre10 kg...»
La pastille Pujol : bonne et tendreà la fois
D’autant que les sorties foot avec les copains sont annulées. « Ce n’est que partie remise. Je vous le dis les amis. Restons encore un peu confinés, en pensant notamment au personnel soignant, ensuite viendra le moment des embrassades. Des délires... » Petit pont. Coup du sombrero. Il en connaît un rayon le Neymar de la rade. « Non, je déconne. Je ne suis pas bon. Mais ça me fait du bien.. .» Que voulez-vous, elle est ainsi la pastille Pujol. Bonne pour la santé. Trop tendre pour l’activité physique. « Je n’y peux rien si même mes potes ne sont pas sportifs. Faudrait pas en plus du virus se faire un tour de rein. Hein ? » Menteur. Ils vont te secouer tes amis du RCT. « Je ne parlais pas d’eux. Ce sont des gaillards. Le haut niveau. Non, je pensais aux amis de la ville... » Et les armoires à glace du club de Saint-Mandrier ? Oubliées aussi. Jetées au linge sale... « Ah (!), Guy et Vincent, ils m’ont pété une côte lors du dernier tournage. Etre coincé entre deux fois 110 kg, ça pique... » Esquiché le Yves. Si bien qu’il a frôlé le moulon. Sûr qu’il y aurait eu de la tripe sur le pré. « Je voulais les frapper. Je leur ai dit c’est la dernière fois. Si vous continuez, on va jouer au scrabble ! » Forcément, ils sont partis en courant. « Yariende pire pour un rugbyman que le scrabble. »Si,si,ily a l’oisiveté. « Pas faux. D’ailleurs, je me suis mis au curling. Je passe le balai sans arrêt. En fait, je suis un homme à tout faire... » Impatient de reprendre la route. A petits pas et non petites foulées. Car, chacun l’aura compris, le sport, ce n’est pas son truc.