Des questions sur la qualité des masques déjà en vente
Oui, nous vendons des masques grand public depuis ce matin. Il s’agit de masques jetables que l’on peut garder pendant huit heures. Ils sont vendus 1,90€ l’unité » , affirme la gérante d’une pharmacie fréjusienne préférant rester anonyme. Dans cette officine, pas de rush pour se procurer ces protections hier matin, malgré une demande « qui n’a pas faibli depuis le 3 mars» et la réquisition des stocks par l’État au profit des soignants. Pourtant, cette pharmacie est l’une des rares de l’agglomération est-varoise à en proposer si rapidement. Comment ? « Nous avons réussi à nous en procurer, parce qu’on s’y est pris à l’avance et qu’on a travaillé hier », explique laconiquement cette responsable qui n’en dira pas plus sur les stocks dont elle dispose ou de nouveaux arrivages. La raison de cette discrétion trouve, peut-être, des éléments de réponse dans le témoignage de ses confrères – ils sont majoritaires – n’ayant pas encore reçu de masques grand public.
« Les masques proposés sont-ils homologués ? »
À la Pharmacie de la poste, à SaintAygulf, on explique que ces masques n’ont été commandés que dimanche, suite à la publication de l’arrêté. « Avant cela, on ne savait pas quelles normes seraient retenues et quels masques seraient autorisés à la vente... si certaines officines en vendent déjà, c’est peutêtre parce qu’elles ont pris le risque de commander avant ? » À Saint-Raphaël, François Richet, qui gère la Pharmacie des îles, fait le même constat : « L’arrêté n’est passé qu’hier et si nous avons bien passé commande, nous ne serons livrés qu’en fin de semaine voire en début de semaine prochaine. Je suis très étonné que des confrères puissent déjà en avoir. On peut se poser la question de savoir s’ils sont homologués... » Même son de cloche du côté de la Pharmacie Centrale, également à Saint-Raphaël, où Michel Jeanjean assure avoir commandé des masques répondant aux normes FFP3 et réutilisables 50 fois dès le début de la semaine dernière. Pourtant, la marchandise se fait toujours attendre ici aussi où une centaine de masques ont d’ores et déjà été réservés alors que le téléphone sonne « sans arrêt » à ce sujet. « Je ne comprends pas comment d’autres officines ont pu se procurer des masques. Je ne voudrais pas remettre en cause des confrères mais peut-être faut-il voir ce qui est commercialisé ? On se souvient de quelques pharmacies ayant vendu des masques chirurgicaux ou FFP2 sans autorisation...»
« On redoute une flambée des prix »
Et le gérant d’insister sur le fait « qu’il faudrait également autoriser la vente de masques sanitaires, actuellement réservés au personnel soignants, pour répondre à la demande du public » en vue du déconfinement. Autre inquiétude, relevée par la pharmacienne de Fréjus : la possible flambée des prix « à l’instar des thermomètres frontaux dont le coût pour les particuliers est passé de quelque 15€ avant la crise sanitaire à environ 45€ aujourd’hui ».