Aude, sage-femme : « En , on avait des masques, aujourd’hui on doit se débrouiller »
Aude, qui a tenu à conserver l’anonymat, est sagefemme depuis près de vingt ans. Elle exerce, en libéral, dans un cabinet et se déplace à domicile pour assurer le suivi des grossesses de ses patientes, pour les préparer à l’accouchement ou encore pour les accompagner dans les premières semaines qui suivent « l’heureux événement ». Aude fait partie des soignants qui ont déposé plainte contre les autorités sanitaires (lire par ailleurs). « Dès l’annonce de la fermeture des écoles, on a dû se réorganiser, témoigne-t-elle par téléphone. Le mot d’ordre, c’était de ne conserver que les consultations urgentes. Il a fallu se dire qu’on allait travailler avec un nouveau virus en circulation, potentiellement plus dangereux qu’on ne l’imaginait… »
Les premières questions se sont posées : « Comment va-t-on travailler avec les patientes Covid-, comment vont-elles accoucher ? Ça a généré du stress. Bien sûr, on est préparé à gérer l’urgence. OK, j’y vais, c’est mon travail, mais j’y vais avec quoi ? Quand on est professionnel de santé, on sait que ça peut arriver, mais c’est difficile de se dire que l’on peut être vecteur pour nos patients et pour nos familles. Au troisième trimestre (de la grossesse), les patientes sont considérées à risque comme pour les maladies respiratoires… En temps normal, avec la grippe on est déjà très vigilant. » Quitte à faire une croix sur « % de [ses] revenus », Aude ne se déplace plus à domicile et « désinfecte tout » après chaque consultation maintenue « deux fois par semaine » au cabinet, du côté d’Aix-en-Provence.