Un confinement total impossible pour les autistes
À quelques kilomètres plus à l’ouest, l’Adapei gère un autre établissement : la Maison d’accueil spécialiséeFoyer d’accueil spécialisé « La route de l’Espigoule ». Situé à Ginasservis, le complexe s’occupe de personnes souffrant de troubles autistiques, âgées de 20 à 60 ans. Comme pour l’Ehpad de Saint-Julien, la MAS-FAM a revu sa copie pour se calquer sur les directives des instances sanitaires. Sauf que pour l’établissement spécialisé dans la prise en charge d’adultes autistes, la donne est amplement plus complexe. Chaque individu pris en charge n’est pas autonome au quotidien. Ces derniers ont besoin d’un suivi appuyé de plusieurs professionnels tout au long de la journée. En témoigne le nombre de personnes travaillant sur place comparé aux résidents. Pas moins de soixante-dix spécialistes s’occupent de la trentaine de patients.
S’adapter en respectant les consignes
« Pour nous, un confinement total n’est pas envisageable, lance Mariama Biziou, également directrice adjointe de l’établissement. Nous n’avons pas la possibilité de les enfermer totalement. » « On a mis en place plus d’actions transversales. Les maisons sont cloisonnées, décrit Mariama Biziou. Ils font plus de sorties dans le parc. Nos résidents sont bien accompagnés. Nous avons réajusté nos activités, elles sont plus adaptées. » À titre d’exemple, ils réalisent des dessins et autres production pour l’Ehpad de Saint-Julien dans le cadre de l’opération « un dessin pour nos aînés ». Ce changement dans leurs habitudes est suivi de près par un psychologue, ainsi qu’une psychiatre, qui sont à l’affût au quotidien de tout changement de comportement. Si un patient semble avoir une attitude inquiétante, tout est réajusté. Les parents sont tenus au courant du moral de leur proche. « Dans l’ensemble, tout le monde vit bien la situation, indique Mariama Biziou. Certains n’appellent pas leur famille et ne montrent pas de signe de souffrance. » « Nous avons la chance d’être dans un environnement tranquille et apaisant, rappelle Jean-Philippe Binos, directeur du territoire haut Var de l’Adapei. L’espace où nous sommes est beau. C’est propice pour que les choses se passent calmement. »
L’apparition des blouses comme uniforme
Comme l’établissement de Saint-Julien, la température du personnel est prise selon les mêmes critères. Un élément d’autant plus important que les salariés ne peuvent pas se confiner sur place. Contrairement à d’habitude, les tous portent une blouse au lieu d’être habillé en civil.
Le personnel est la seule source de contamination potentielle, puisque les familles ne peuvent pas encore bénéficier de visite. « Le fait d’être dans une zone rurale expose moins les employés, insiste Mariama Biziou. Ils n’utilisent pas les transports en commun. Peuvent s’aérer facilement. Ça aide .» S’il n’est pas possible d’avoir une annexe isolée, un espace dédié aux cas potentiels de Covid-19 a été identifié, à part. Ce scénario a été étudié par la cellule de crise de l’établissement.